La Bible en ses Traditions

Esther 1,1–9,19

Crampon

1a La seconde année du règne d’Assuérus, le grand roi, le premier jour du mois de Nisan, Mardochée, fils de Jaïr, fils de Séméi, fils de Cis, de la tribu de Benjamin, eut un songe.

1b C’était un juif qui demeurait dans la ville de Suse, homme illustre et attaché à la cour du roi.

1c Il était du nombre des captifs que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait transportés de Jérusalem avec Jéchonias roi de Juda.

1d Voici quel fut son songe : Soudain on entendit des voix, un grand bruit et des tonnerres ; la terre trembla et fut bouleversée.

1e Puis soudain, deux grands dragons s’avancèrent, tous deux prêts à combattre.

1g Puis soudain ce fut un jour de ténèbres et d’obscurité ; il y eut angoisse, détresse, tribulation et grande épouvante sur la terre.

1l S’étant levé après avoir vu ce songe et ce que Dieu avait résolu de faire, Mardochée le retint gravé dans son esprit et, jusqu’à la nuit, il fit tous ses efforts pour le comprendre.

1m Puis Mardochée demeura à la cour avec Bagathan et Tharès, les deux eunuques du roi gardiens de la porte du palais.

1n Ayant connu leurs pensées et pénétré leurs desseins, il découvrit qu’ils s’étaient proposés de porter la main sur le roi Assuérus, et il en donna avis au roi.

1o Celui-ci fit mettre à la question les deux eunuques et, sur leur aveu, les envoya au supplice.

1p Le roi fit écrire dans les Chroniques ce qui s’était passé, et Mardochée en consigna aussi par écrit le souvenir.

1q Et le roi ordonna qu’il exercerait un office dans le palais, et il lui donna des présents pour sa dénonciation.

1r Mais Aman, fils d’Amadatha, l’Agagite, était en grand honneur auprès du roi, et il voulut perdre Mardochée et son peuple, à cause des deux eunuques du roi qui avaient été mis à mort.

M V
G
S

VICI COMMENCE LE LIVRE D'ESTHER

C'était au temps

VAux jours d’’Aḥšwérôš

VAssuérus, Mde cet Assuérus qui régnait depuis l’Inde et jusqu’à Kush

Vl’Éthiopie, sur cent vingt-sept provinces,

Et il arriva après ces événements, dans les jours d’Artaxerxès (cet Artaxerxès domina sur cent vingt-sept provinces depuis l’Inde),

Le livre d'Esther.

Et il arriva, aux jours d' ’Aḥšireš (cet Assuérus qui régnait depuis l'Inde et jusqu'à Kush sur cent vingt provinces),

M S
G
V

En ces jours-là, le roi Assuérus était assis sur le trône de son royaume,

qui est à Suse, la capitale,

En ces jours-là, quand le roi Artaxerxès fut placé sur le trône dans Suse la ville,

comme il siégeait sur son trône royal,

Suse était la capitale de son royaume,

M V
G
S

la troisième année de son règne,

il donna un banquet

Vun immense banquet pour tous ses princes

et pour ses serviteurs, l’armée de Perse et de Médie

Vles plus forts parmi les Perses et les Mèdes,

pour les grands et les princes

Vgouverneurs des provinces, en sa présence,

en la troisième année de son règne

il fit un banquet pour ses amis,

pour le reste des peuples

et pour les nobles des Perses et des Mèdes ainsi que pour les chefs des satrapes.

la troisième année de son règne

il donna un grand banquet pour tous ses princes

et ses serviteurs,

l'armée des Perses, Mèdes et Parthes,

les princes du royaume devant lui et les princes des provinces.

montrant

Vpour montrer les richesses de la gloire de son règneV,

et la rare magnificence de sa grandeur

Vla grandeur et l'étalage de sa puissance, pendant nombre de jours

pendant

Vc'est-à-dire pendant cent quatre-vingts jours.

Et après cela, après leur avoir montré la richesse de son royaume et la gloire de ses riches plaisirs pendant cent quatre-vingts jours,

pour faire voir la richesse et la valeur de son règne et la valeur de la gloire de sa grandeur durant des jours nombreux : cent quatre-vingt jours.

M S
G
V

Et comme ces jours étaient accomplis, le roi fit pour tout le peuple qui se trouvait dans Suse la citadelle, du plus grand jusqu'au plus petit

Sdu plus petit jusqu'au plus grand, un banquet de sept jours dans la cour du jardin du pavillon du roi.

quand les jours des noces furent accomplis, le roi fit une réception pour les peuples se trouvant dans la ville, pendant six jours, dans la cour de la maison du roi,

Lorsque s'achevèrent les jours du banquet,

il invita toute la population que l'on put trouver à Suse,

du plus grand au plus petit,

et il ordonna qu'un banquet de sept jours soit préparé à l'entrée du jardin et du bois,

qui avait été planté par la main et les soins royaux.

MCe n'était qu'étoffes blanches de lin et de poupre violette tenues par des cordes de byssus, étoffes pourpres sur des anneaux d'argent et des colonnes d'albâtre; lits d'or et d'argent sur un pavage de pierres précieuses, d'albâtre, de nacre et de mosaïques.

 

SEt des voiles de lin et de poupre violette étaient déployés, étendus par des cordes de byssus et de pourpre à des anneaux d'argent et à des colonnes de buis; et des lits d'or et d'argent étaient posés sur des pavés d'albâtre, et les draps étaient de byssus et de soie.

décorée de lin et de gaze fine tendus sur des cordes de lin et de pourpre, sur des chevilles d’or et d’argent, sur des colonnes de marbre et de pierres ; il y avait des lits d’or et d’argent sur un pavement de pierres semblable à de l’émeraude, à de la nacre et à de la pierre de marbre, et des couvertures translucides et tissées de couleurs variées, des roses éparpillées tout autour ;

De tous côtés avaient été dressées des tentes de couleur azur, lin et hyacinthe,

maintenues par des cordes de lin et de pourpre,

lesquelles étaient passées dans des anneaux d'ivoire et fixées à des colonnes de marbres.

Des divans d'or et d'argent étaient disposés sur un sol pavé d'émeraude et de marbre de Paros,

qu'ornaient des motifs merveilleusement bigarrés.

Pour boire, il y avait des coupes d’or, chaque coupe étant différente l’une de l’autre, avec un vin royal abondant à main de roi.

et le vin royal était abondant, selon la puissance du roi.

des coupes d'or et d'argent et un petit gobelet garni d'escarboucle établi à trente mille talents ; du vin abondant et doux, que le roi en personne buvait.

Les invités buvaient dans des coupes d'or,

et les plats étaient apportés dans des vaisselles toujours diverses ;

le vin aussi, comme il était digne de la magnificence royale,

était servi en abondance et de la meilleure qualité.

Mais la règle était de boire sans contrainte, car ainsi avait assigné le roi à toute son abondante maisonnée

Schaque grand en sa maison : faire selon le bon plaisir de chacun.

Et cette réception fut sans restriction, car ainsi avait voulu le roi et il avait ordonné aux maîtres de maison de faire sa volonté et celle de chacun.

Et il n'y avait personne pour forcer à boire qui ne le voulait pas,

mais le roi avait décidé de faire présider les tables par un seul de ses princes,

pour que chacun se servît comme il voulait.

M V S
G

La reine Vašᵉtî

VVasthi

SVashti également offrit un banquet aux

Sun grand banquet pour toutes les femmes

dans la maison royale qui est au roi Assuérus.

Vle palais où le roi Assuérus avait coutume de demeurer.

Et Astin la reine fit une réception pour les femmes dans les appartements royaux là où était le roi Artaxerxès.

10 Le

VAussi, le septième jour, comme le cœur du roi était réjoui par le vin,

Vroi était assez gai,

Vet qu'il était échauffé par le vin pur, après des excès de boisson, il ordonna à Mᵉhûmān

VMaüman

Saux eunuques, Bizᵉtā'

VBazatha

SBizzeta, Ḥarᵉbônā'

VArbona

SHarvona, Bigᵉtā'

VBagatha

SBigta, 'Ăbagᵉtā'

VAbgatha

SAgbuta, STarash, Zētar

VZéthar

SZétar et Karᵉkas

VCarcas

SBarkash,

les sept eunuques qui servaient à table, au devant du

Và la vue du roi Assuérus,

10 Et au septième jour, devenu joyeux, le roi dit à Aman et Bazan et Tharra et Bôrazè et Zatholtha et Abataza et Tharaba, les sept eunuques serviteurs du roi Artaxerxès,

11 de faire venir

Vd'introduire

Sde faire entrer la reine Vašᵉtî

VVasthi

SVashti devant le roi,

avec la couronne royale,

Vportant le diadème sur sa tête,

Savec un diadème de royauté,

pour montrer aux peuples et aux grands sa beauté, car elle était belle de visage

Vparfaitement belle.

11 de faire conduire la reine vers lui pour qu’elle règne et pour qu’on la ceigne du diadème et pour qu’elle montre aux chefs et aux nations sa beauté, car elle était belle.

M S
G
V

12 Mais la reine Vashti refusa de venir selon la parole du roi transmise par les eunuques

Sne voulut pas entrer, selon l'ordre que le roi lui avait envoyé par les eunuques, et le roi se fâcha très fort et sa colère s’enflamma.

12 Mais la reine Astin refusa d’aller avec les eunuques. Et le roi fut chagriné et se fâcha ;

12 Mais elle refusa et reçut avec mépris l'ordre de venir que le roi lui avait transmis par ses eunuques.

Aussi, le roi, irrité et enflammé d'une excessive fureur,

13 Et le roi dit aux sages qui connaissaient les temps, car il était d’usage que les affaires du roi soient amenées devant tous ceux qui connaissaient la loi et le droit,

SEt le roi commanda aux sages qui connaissaient les temps, car ainsi était la loi du roi: il commandait devant tous ceux qui connaissaient les lois et les jugements, 

13 et il dit à ses amis : — C’est en ces termes qu’Astin a parlé, faites donc à ce sujet une loi et un jugement. 

13 interrogea-t-il les sages qui, selon l'usage royal, l'assistaient toujours,

car il faisait tout sur le conseil de ces savants des lois et du droit ancestral.  

M V S
G

14 VOr les premiers et les plus proches de lui étaient 

Karᵉšᵉnā'

VCarséna

SBarnashy, Šētār

VSéthar

SAshtar, 'Adᵉmātā'

VAdmatha

SAdmut, SDemos, Tarᵉšîš

VTharsis

STharsis, Meres

VMarès, Marᵉsᵉnā

VMarsana

SMasrya' et Mᵉmûkān

VMamucan

SMa'ukan

sept

Sles princes de Perse

Vdes Perses et de Médie

Vdes Mèdes, qui voyaient la face du roi

et siégeaient au premier rang dans le royaume :

Vqui siégeaient d'ordinaire les premiers après lui :

Squi siègeaient devant le roi et paraissaient devant lui à la cour royale :

14 Alors s’approchèrent de lui Arkésaios et Sarsathaios et 

 Malèséar, les chefs des Perses et des Mèdes, les proches du roi, les premiers assis près du roi,

M S
G
V

15 M— D’après la loi, que faire avec la reine Vašᵉtî parce qu’elle n’a pas fait le dire du roi Assuérus transmis par les eunuques ?

 

SIls dirent : — Que faut-il faire à la reine Vashti, pour n'avoir pas fait la parole du roi Assuérus envoyée par les eunuques ?

15 et ils lui rapportèrent, d’après les lois, comment il fallait faire à la reine Astin, parce qu’elle n’avait pas exécuté les ordres du roi transmis par les eunuques.

15 — À quelle sentence la reine Vasthi est-elle soumise,

pour avoir refusé d'exécuter l'ordre du roi Assuérus transmis par les eunuques ?

M V S
G

16 Mᵉmûkān

VMamucan

SMa'ukan répondit, devant le roi et les premiers de la cour :

— Ce n’est pas seulement contre le roi que la reine Vasthi a mal agi

Vle roi que la reine Vasthi a offensé, mais aussi M Scontre tous les princes et les peuples

qui sont dans toutes les provinces du roi Assuérus.

16 Et Moukhaios dit au roi et aux chefs : — Astin la reine n’a pas lésé seulement le roi, mais aussi tous les chefs et les dirigeants du roi.

M S
G
V

17 Car l’affaire de la reine gagnera toutes les femmes pour les pousser à mépriser leurs maris ; et elles diront alors : — Le roi Assuérus a dit de faire venir Vašᵉtî la reine devant lui et elle n’est pas venue.

SEt lorsque la nouvelle se répandit, cette parole fut auprès de toutes les femmes : qu'elles méprisent et dédaignent leurs maris ; et qu'elles disent : — Le roi Assuérus a ordonné de faire entrer Vashti la reine devant lui et elle n’est pas entrée. 

17 (Et en effet, il leur avait raconté précisément les paroles de la reine, et comment elle avait contredit le roi). Donc de la même manière qu’elle a contredit le roi Artaxerxès,

17 Car le propos de la reine se répandra auprès de toutes les femmes, si bien qu'elles mépriseront leurs maris et diront :

— Le roi Assuérus a ordonné à la reine Vasthi de venir auprès de lui et elle n'a pas voulu.

18 Et ce jour-là, les princesses de Perse et de Médie qui ont entendu l’affaire de la reine répliqueront à tous les princes du roi ; et selon  le mépris, la colère !

Sdiront de tous les princes du roi : — À tout mépris, la colère !  

18 ainsi aujourd’hui les autres dames des chefs des Perses et des Mèdes entendant ce qui a été dit au roi par celle-ci, oseront dédaigner semblablement leurs maris. 

18 À son exemple, toutes les épouses des chefs des Perses et des Mèdes feront peu de cas des ordres de leurs maris.

Aussi l'indignation du roi est-elle légitime.

19 Si cela est bon pour le roi, que sorte une parole de royauté de sa part et qu’elle soit écrite dans les lois de Perse et de Médie et qu’on ne la transgresse pas, selon laquelle Vashti ne viendra plus en face du roi Assuérus,

Sun décret royal de sa part, qui soit écrit dans la loi de Médie et de Perse et qu’on ne transgresse pas, selon lequel Vashti la reine n'entrera plus chez le roi Assuérus,

 

et sa royauté, le roi la donnera à sa compagne meilleure qu’elle.  

19 Donc s’il paraît bon au roi, qu’il prescrive un décret royal, et qu’il l’écrive selon les lois des Mèdes et des Perses, et qu’il ne procède pas autrement, et que la reine n’entre plus chez lui, et sa royauté, que le roi la donne à une femme meilleure qu’elle.

19 Si cela t'agrée, qu'un décret sorte de devant ta face

et qu'il soit écrit, selon la loi des Perses et des Mèdes

qu'il n'est pas permis de transgresser,

que dorénavant Vasthi ne pourra plus jamais entrer auprès de toi,

mais qu'une autre, meilleure qu'elle, recevra sa dignité de reine.

20 Le décret du roi qui sera fait sera entendu

SEt le décret du roi sera entendu et réalisé dans tout son royaume (et il est grand !) et toutes les femmes rendrons honneur à leurs maris du plus grand au plus petit. 

20 Et que soit écoutée la loi établie par le roi, qu’il fera appliquer dans son royaume; et ainsi toutes les femmes couvriront d’honneur leurs maris, du plus pauvre au plus riche. 

20 Que soit diffusé dans tout l'empire (qui est si vaste) de tes provinces ce décret,

afin que toutes les femmes, celles des plus grands comme des plus petits, rendent honneur à leurs maris.

M V S
G

21 Et cette parole

VSon conseil

SEt ce décret agréa au roi et aux princes,

et le roi fit selon la parole de Mᵉmûkān

Vselon le conseil de Mamucan

Ssuivant le décret de Ma'ukan.

21 Et la parole plut au roi et aux chefs, et le roi fit suivant ce que Moukhaois avait dit ;

M G S
V

22 Et il envoya des lettres à toutes les provinces royales

Gtout le royaume

à chaque province selon son écriture et à chaque peuple

Gselon la province  selon sa langue

[portant] que tout homme serait maître dans sa maison et parlerait selon la langue de son peuple

Gafin qu'ils aient de la crainte dans leurs maisons.

22 Et il envoya des lettres à toutes les provinces de son royaume,

dans des langues et des écritures diverses, selon ce que chaque nation pouvait entendre et lire,

[déclarant] que les hommes seraient les premiers et les plus puissants dans leurs maisons,

et que cet [édit] était divulgué parmi tous les peuples.

M V S
G

2,1 Après cela, quand la colère du roi Assuérus se fut calmée

VLes choses s'étant passées de la sorte, après que l'indignation du roi Assuérus eut cessé de bouillonner,

il se rappela Vašᵉtî

VVasthi

Sla reine Vashti, Stout ce qu’elle avait fait et ce qui avait été décidé contre elle

Vqu'elle avait subi.

Et après cela, le roi calma sa colère

et il ne se souvint plus d'Astin au souvenir des choses qu’elle avait dites et comment il l'avait condamnée.

M G V S

2,2 Les jeunes gens du roi

GEt ses serviteurs qui le servaient

Vet ses serviteurs

Set ses servants dirent : 

— Qu’on cherche pour le roi des jeunes filles vierges

Gintactes et de belle apparence

Vjolies ;

M S
G
V

2,3 que le roi prépose des préposés dans toutes les provinces de son royaume

Svilles et qu’ils rassemblent toute jeune fille vierge belle

Stoutes les jeunes filles belles Mvers Suse la citadelle  à la maison des femmes dans la main d'Hégé l'eunuque du roi

Sà Hégé l'eunuque gardien des femmes et qu’on leur donne des polissoires

S ornements.

et le roi établira des chefs de village dans toutes les provinces de son royaume, et qu’ils choisissent des jeunes filles vierges de belle apparence pour Suse la ville, à la maison des femmes, et qu’elles soient confiées à l’eunuque du roi gardien des femmes, et qu'on leur donne de la crème et le reste des soins ;

qu'on envoie inspecter dans toutes les provinces les jeunes filles, belles et vierges,

qu'on les ramène à la ville de Suse, dans la maison des femmes

sous la garde d'Égé, l'eunuque

préposé et gardien des femmes royales ;

qu'elles reçoivent parures féminines et tout ce qui nécessaire à leur usage.

2,4 Et que la jeune fille qui sera bonne aux yeux du

Sdevant le roi soit reine à la place de Vašᵉtî

SVashti.

Et la parole fut bonne aux yeux du roi, et il fit ainsi.

et la femme qui plaira au roi régnera à la place d’Astin. Et la chose plut au roi, et il fit ainsi.

Et la jeune fille, quelle qu'elle soit entre toutes, qui aura plu aux yeux du roi, qu'elle règne à la place de Vasthi !

Leur propos plut au roi, et il ordonna qu'il fût fait ainsi qu'ils lui avaient suggéré.

M G V S

2,5 Il y avait à Suse, la capitale

Vcité

Scitadelle, un homme juif et son nom était Morᵉdŏkay

Vdu nom de Mardochée

Get son nom était Mardokhaïos

fils de Yā'ir

VJaïr

SYaïr

GJaïros, fils de Šimᵉ‘iî

VSéméi

SShim'i

GSéméias, fils de Qîš

VQuis

SQish

GKisaias, homme

Vde la descendance

G Sde la tribu benjaminite

G Sde Benjamin

Vde Jamin,

M S
G
V

2,6 qui avait été déporté

Slors de la déportation de Jérusalem, qui avait été déportée avec Yᵉkonᵉyāh, roi de Juda, qu'avait déporté Nᵉbûkadᵉne’çar, roi de Babylone,

qui était un déporté de Jérusalem, que Nabuchodonosor roi de Babylone avait déportée.

qui avait été déporté de Jérusalem

au temps où Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait déporté Jéconias, roi de Juda,

M V S
G

2,7 Et il était

Vqui fut l'éducateur

Vle [père] nourricier

Sle maître de Hadassa

Vla fille de son frère, Édésse,

qui est Esther fille de son oncle,

Vétait appelée aussi d'un autre nom : « Esther »,

car elle n’avait ni père ni mère.

Vet qui avait perdu ses deux parents ;  

Et la fille

Velle était belle de taille

V belle à l'excès

Sbelle de visage et belle d'apparence,

Vd'une grâce majestueuse ;

et à la mort de son père et de sa mère, Mardochée la prit auprès de lui, comme sa fille.

Vl'adopta pour sa fille.

Et celui-ci avait un enfant adoptif la fille d'Aminadab, le frère de son père

et son nom [était] Esthêr.

Quand ses parents furent décédés il l'éduqua pour lui pour femme

et la fille était belle d'apparence.

M S
G
V

2,8 Et il arriva, quand furent entendus la parole du roi et son décret

et qu'on eut rassemblé un grand nombre de jeunes filles à Suse, la capitale

sous la main d’Hēge’

SHégé l'eunuque

qu'Esther fut prise

Saussi conduite dans la maison du roi

sous la main d’Hēge’

SHégé, gardien des femmes.

Et quand l’ordre du roi fut entendu, beaucoup de jeunes filles furent rassemblées à Suse la ville, sous la main de Gaï, et Esther fut amenée à Gaï le gardien des femmes.

Et comme l'ordre du roi s'était répandu partout,

que, suivant sa directive, on amenait un grand nombre de jolies vierges à Suse,

et qu'elles étaient confiées à l'eunuque Égé,

Esther aussi, parmi les autres jeunes filles, lui fut confiée

pour être gardée au nombre des femmes.

2,9 Et la jeune fille fut bonne à ses yeux et elle éleva bonté  en face de

S devant lui et il se hâta de lui donner ses polissoirs

Sornements et ses portions, et de lui donner sept jeunes filles choisies Set justes de la maison du roi, et il la fit passer

Smit à part avec ses jeunes filles vers le meilleur [appartement] de la maison des femmes

Spour être mieux [traitées] parmi toutes les femmes.

Et la jeune fille lui plut et elle trouva grâce devant lui, et il se hâta de lui donner la crème

et la part (de nourriture)

et les sept jeunes filles désignées pour elle du palais

et il la traita bien ainsi que ses suivantes dans la maison des femmes.

Or elle lui plut et trouva assez grâce à ses yeux, pour qu'il lui dépêchât au plus vite la parure féminine,

lui attribuât son rang

et les sept plus belles jeunes filles de la maison du roi ; 

et se mît à les parer et honorer, elle-même aussi bien que ses suivantes...  

M G V S

2,10 Esther

G SEt Esther

VMais elle n’avait pas raconté

Gne présenta pas

Vne voulut faire connaître ni

Sn’avait pas montré son peuple ni sa parenté

G Vpatrie,

car Morᵉdŏkay

GMardokhaïos

VMardochée lui avait ordonné

Vrecommandé de ne pas raconter.

Gne pas l'annoncer.

Vgarder le silence à ce sujet.

Sne pas [le] montrer. 

M S
G
V

2,11 Et chaque jour Morᵉdŏkay se promenait en face de la cour de la maison

Sdevant la cour des femmes

pour connaître la santé

Sle sort d'Esther.

11 Et chaque jour Mardokhaïos se promenait près de la cour des femmes,

observant ce qui arriverait à Esther.

11 Il se promenait chaque jour devant l'entrée de la demeure

où les vierges élues étaient gardées,

ayant souci du sort d'Esther et voulant savoir ce qui lui arriverait...

2,12  Et comme arrivait le tour de chaque jeune fille de venir vers

Sle moment pour chaque jeune fille d'entrer devant le roi Assuérus, à la fin

Slorsque s'achevaient pour elle selon a loi des femmes Mdes douze mois

Sjours, car ainsi étaient remplis

Ss'accomplissaient les jours de leur polissage

Sornement : six mois

Sjours dans l'huile de myrrhe et six mois

Sjours dans les baumes et les polissoires

Sornements de femmes.

12  Et c’était le moment pour une jeune fille d'entrer auprès roi,

une fois qu'on complétait douze mois ;

car ainsi étaient complétés les jours de soins, six mois enduites d’huile de myrrhe et six mois dans les plantes aromatiques et dans les crèmes de femmes,

12  Or comme était venu le temps pour chacune des jeunes filles à son tour d'entrer auprès du roi

ayant fait tout ce qu'il fallait pour leur mise en beauté féminine,

le douzième mois se déroulait seulement ainsi :

pendant six mois on les enduisait d'huile de myrte,

et pendant les six autres elles usaient de fards et d'aromates,

2,13 Et ainsi la jeune fille allait vers

Sentrait devant le roi, tout ce qu'elle disait

Sdemandait lui était donné pour venir

Sentrer avec elle

de la maison des femmes à la maison du roi.

13 et alors elle pénètre auprès du roi ; et ce qu'elle a dit,  il lui accorde d'enter avec des appartements des femmes à ceux du roi.

13 puis, entrant auprès du roi, elles recevaient tout ce qu'elles avaient pu réclamer pour être élégantes ;

et apprêtées comme il leur avait plu, elles passaient de l'appartement des femmes à la chambre du roi ;

2,14 Le soir elle venait et le matin elle rentrait dans la seconde maison des femmes,sous la main de Ša‘ăšᵉgazi

SShangashgashyr, eunuque du roi, gardien des concubines ; elle ne reviendrait plus vers

Selle n'entrerait plus devant

le roi, sauf si le roi avait plaisir en elle et si elle était appelée nommément.

14 Elle pénètre le soir, et vers le jour elle s'en retourne au deuxième appartement des femmes, où Gaï l’eunuque du roi [était] le gardien des femmes, et elle ne pénètre plus auprès le roi, à moins d'être appelée par son nom. 

14 et celle qui était entrée le soir en ressortait le matin

et, de là, elle était conduite dans des résidences secondaires

qui étaient sous l'autorité de l'eunuque Sasagazi qui était préposé aux concubines du roi ;

et elle n'avait aucun pouvoir de revenir près du roi

à moins que le roi ne l'eût voulu et ne lui eût enjoint de venir nommément.

2,15 Et quand arriva le tour d'Esther, fille d'Ăbîḥaîl

SAbihayli/Abnhayil, oncle de Morᵉdŏkay qui l'avait prise pour fille, d'entrer chez le roi

elle ne demanda pas une chose/une parole que ce que dit Hēge’

SHégé, eunuque du roi et gardien des femmes ; mais Esther emportait la faveur aux yeux de tous ceux qui la voyaient.

15 Et à l'accomplissement du temps d’Esther la fille d’Aminadab, frère du père de Mardokhaïos, d’entrer auprès du roi, elle ne refusa rien de ce qu’avait ordonné l’eunuque gardien des femmes, Esther trouvant grâce parmi tous ses spectateurs.

15 Or, au moment venu, suivant l'ordre, se tenait le jour

où Esther, fille d'Abiaïl, frère de Mardochée, qui l'avait adoptée pour sa fille,

devait pénétrer près du roi.

Et elle ne demanda pour toilette de femme

que ce que voulut Égé, l'eunuque, gardien des vierges :

cela lui fut donné comme ornement.

Elle était en effet tout à fait séduisante, et par son incroyable beauté paraissait aux yeux de tous gracieuse et aimable.

2,16 Et Esther fut prise vers

S entra devant

le roi Assuérus vers la maison de sa royauté

S du roi

durant le dixième mois, c’est le mois Tébét,

S le dernier Kanwn (janvier)

dans l’année sept de sa royauté.

16 Et Esther entra chez le roi Artaxerxès le douzième mois, qui est Adar, la septième année de son règne.

16 Elle fut donc conduite dans la chambre du roi Assuérus lors du dixième mois, qui est appelé Tebeth, en la septième année de son règne.

M V S
G

2,17 Et le roi aima Esther

Vl'aima plus que toutes les femmes

et elle emporta grâce et  faveur

Vmiséricorde

Sbonté en face de lui

Vdevant lui plus que toutes les vierges

Vfemmes,

et il posa

Selle reçut le diadème royal sur sa tête et la fit reine à la place de Vasthi.

17 Et le roi s'éprit d'Esther, et elle trouva grâce parmi toutes les jeunes vierges, et il lui mit le diadème des femmes.

2,18 Le roi donna

VIl ordonna que l'on préparât un banquet magnifique,

pour tous ses princes et ses esclaves, le banquet d’Esther,

Vpour célébrer l'union et le mariage avec Esther,

il accorda une rémission aux

Vun repos dans toutes les

Sun congé pour les provinces

et fit des largesses selon la puissance royale.

Vselon une magnificence princière.

Sà main de roi.

18 Et le roi fit une réception pour tous ses amis et pour les puissants pendant sept jours et il célébra les noces d’Esther et il fit une exemption d’impôts pour ceux qui étaient sous son règne.

2,19 Et alors que des vierges étaient Vcherchées et rassemblées une seconde fois,

Morᵉdŏkay

VMardochée était assis

Vdemeurait à la porte du roi.

19 Et Mardokhaïos servait à la cour.

M S
G
V

2,20 Et Esther n’avait pas encore révélé sa parenté

Snaissance et son peuple, comme Morᵉdŏkay lui avait commandé, et Esther fit le dire de Morᵉdŏkay, comme quand elle était nourrie par lui

Sfaisait comme il [en] était dans la foi de son peuple.

20 Et Esther ne présenta pas sa patrie ; car ainsi lui avait ordonné Mardokhaïos, de craindre Dieu et de faire ses commandements, comme lorsqu’elle était avec lui ; et Esther ne changea pas sa conduite.

20  Et Esther n’avait pas encore révélé sa patrie et son peuple, suivant son commandement,

car tout ce que celui-ci lui prescrivait, Esther l'observait,

et elle agissait ainsi en tout, comme elle en avait pris l'habitude, au temps où, alors toute petite, il l'avait nourrie.

2,21 En ces jours-là, Morᵉdŏkay étant assis à la porte du roi, Bigᵉtān et Tereš, deux des eunuques du roi Md'entre les gardiens du seuil,

se mirent en colère

Sse fâchèrent

et cherchèrent à porter la main sur

Sétendre les mains contre le roi Assuérus.

21 Et les deux eunuques du roi, chefs des gardes du corps, furent chagrinés que Mardokhaïos soit promu, et ils cherchaient à tuer Artaxerxès le roi.

21 En ce temps-là, donc, où Mardochée s'attardait au seuil de la porte du roi,

Bagathan et Tharès, deux eunuques du roi qui étaient portiers

et avaient charge du premier seuil du palais, se mirent en colère,

ils voulurent se dresser contre le roi et le tuer.

2,22 Et la chose fut sue par

Srévélée à

Mordocaï et il raconta

Srévéla

à Esther la reine et Esther (le) dit au roi au nom de Mordocaï.

22 Mais le propos fut dévoilé à Mardokhaïos, et il le signifia à Esther et celle-ci révéla au roi ce qui concernait la conspiration.

22  Mais cela n'échappa pas à Mardochée, et il l'annonça aussitôt à la reine Esther, et celle-ci au roi, au nom de Mardochée qui lui avait rapporté la chose. 

2,23 Et la chose fut examinée et fut trouvée [telle] et eux deux furent pendus sur un bois

Sélevés sur des croix, et il fut écrit dans le livre des paroles des jours en face du

Sdes jours devant le roi.

23 Et le roi interrogea les deux eunuques et il les pendit. Et le roi enjoignit d[e l']inscrire en souvenir dans la bibliothèque royale à cause de la bonne volonté de Mardokhaïos, en éloge.

23 On fit une enquête et on fit la découverte ;

chacun d'eux fut pendu à la potence.

On commanda de le rapporter dans les histoires et les annales en présence du roi.  

M V S
G

3,1 Après cela, le roi Assuérus rendit grand

Véleva Hāmān

VAman, fils d’Hamᵉdātā’

VAmadath,

l'Agagite,

Vqui était de la descendance d'Agag,

Mil le fit élever et plaça son siège au-dessus de tous les princes qui étaient avec lui

Vqu'il avait [autour de lui].

Après ces événements, le roi Artaxerxès glorifia Aman (fils) d'Amadathos Bougaïos/l'orgueilleux et l'éleva et il était assis au premier rang de tous ses amis.

3,2 Tous les esclaves du roi, qui étaient à la porte du roi

Vdemeuraient aux portes du palais,

fléchissaient le genou et se prosternaient devant

Vadoraient Hāmān

VAman,

car ainsi l'avait ordonné le roi à son sujet.

Vtelle était la règle qu'avait fixée l'empereur. 

Mais Morᵉdŏkay

VSeul Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui

Vne l'adorait pas.

et tous ceux qui étaient à la cour se prosternaient devant lui ; car ainsi le roi avait ordonné de faire. Mais Mardokhaios ne se prosternait pas devant lui.

M V
G S

3,3 Les esclaves du roi, qui étaient

Vse tenaient à la porte du roi, dirent à Morᵉdŏkay

Vpalais, lui dirent

— Pourquoi vas-tu transgressant l'ordre du roi

Vn'observes-tu pas les commandements du roi, contrairement aux autres ?

Et ceux qui étaient à la cour du roi parlèrent à Mardokhaïos :

— Mardokhaïos, pourquoi n'écoutes-tu pas ce qui a été dit par le roi ?

M V S
G

3,4 Comme ils lui parlaient jour après jour

Vdisaient cela assez souvent et que lui ne les écoutait pas

Vles voulait pas entendre,

ils en informèrent Hāmān

VAman, pour voir

Vdésireux de savoir si les paroles de Mardochée se maintiendraient

Vs'il persévérerait dans sa résolution

car il leur avait dit qu’il était juif.

Chaque jour ils lui parlaient,et il ne leur obéissait pas. Et ils firent savoir à Aman que Mardokhaïos s'opposait aux paroles du roi, et Mardokhaïos leur fit savoir qu'il était juif.

M S
G
V

3,5 Et Hāmān vit que Morᵉdŏkay ne s'agenouillait et ne se prosternait pas pour lui et Hāmān fut rempli de colère.

Et Aman, ayant appris que Mardokhaïos ne se prosternait pas devant lui, fut fortement irrité

Lorsqu'Aman eut entendu et vérifié par lui-même que Mardochée ne fléchissait pas le genou et ne se prosternait pas devant lui,

Aman s'en irrita fort.

M V
G S

3,6 Mais il parut méprisable à ses yeux

Vil tenait pour rien de porter la main Morᵉdŏkay

VMardochée seul,

car on l'avait informé du peuple de Morᵉdŏkay

Vil avait appris qu'il était du peuple juif

et Hāmān chercha à

Vil voulut plutôt faire périr tous les

Vtoute la nation des Juifs qui étaient dans tout le

Vle royaume d’AssuérusM, le peuple de Morᵉdŏkay.

et il décida de faire disparaître tous les juifs qui [étaient] sous la royauté d'Artaxerxès

M V S
G

3,7 Au premier mois qui est le mois de

Vdont le nom est

Squi est nisan,

dans la douzième année du roi 

Vrègne d’Assuérus, on jeta le pur,

Vle sort dans une urne,

Sles sorts, devant Hāmān

VAman 

jour par jour et mois par mois,

V[pour savoir] en quel jour et en quel mois la nation des Juifs devrait être tuée, 

jusqu’au douzième [mois] qui est le mois d’adar 

Vet le douzième mois en sortit, qui est appelé adar

Sdans le douzième mois qui est adar

Et il fit un décret

dans la douzième année du règne d'Artaxerxès et il jeta les sorts

jour après jour et mois après mois

pour faire périr en un seul jour la race de Mardochaios

et le sort tomba sur le quatorzième du mois qui est Adar. 

M S
G
V

3,8 Et Hāmān dit au roi Assuérus :

— Il y a un peuple, dispersé et séparé parmi les autres peuples, dans toutes les provinces de ton royaume,

et ses lois sont différentes [de celles] de tous les autres peuples,

et les lois du roi, ils ne les pratiquent pas.

Il n’y a pas d'intérêt pour le roi à les laisser en repos.

Et il parla au roi Artaxerxès en disant :

— Il y a un peuple dispersé parmi les peuples dans tout ton royaume, et leurs lois sont très différentes de tous les peuples, et ils n'écoutent pas les lois du roi, et il ne convient pas au roi de leur permettre.

Et Aman dit au roi Assuérus :

— Il y a un peuple, dispersé par toutes les provinces de ton royaume,

et qui s'est séparé de lui-même,

pratiquant de nouvelles lois et de nouveaux rites,

et qui plus est, méprisant les décrets du roi,

et tu sais très bien qu'il n'est pas dans l'intérêt de ton royaume qu'il s'enorgueillisse à force de licence.

3,9 S'il est bon au roi, que soit écrit [l'ordre de] les détruire, et je pèserai dix mille talents d'argent dans les mains de ceux qui font les affaires pour les faire venir vers le trésor du roi.

S'i paraît bon au roi, qu'il décide de les faire périr, et moi j'inscrirai pour le trésor du roi dix mille talents d'argent.

S'il te paraît bon, décrète qu'il périsse ;

de mon côté, je ferai peser dix mille talents aux contrôleurs de ton trésor.

M V S
G

3,10 Le roi ôta son anneau

Vl'anneau dont il se servait de son doigt

Vsa main et le remit à Hāmān

V Aman, fils d’Hamᵉdātā’, l'Agagite

VAmadath, de la descendance d'Agag, l'adversaire

Vl'ennemi des Juifs.

10 Et le roi, ôtant l'anneau, le donna dans la main d'Aman pour qu'il appose le sceau sur les lettres contre les juifs.

M S
G
V

3,11 Et le roi dit à Aman : — L’argent t’est donné,

et ce peuple aussi, pour en faire ce qui te paraîtra bon.

11 Et le roi dit à Aman: — Tiens, l'argent, d'une part, et d'autre part, uses-en pour le peuple comme tu veux.

11 Et il lui dit : — Que l'argent que tu promets soit à toi,

du peuple, fais ce qui te paraît bon.

3,12 Et les scribes du roi furent appelés au premier mois, au treizième jour de celui-ci, et il fut écrit selon tout ce qu'ordonna Hāmān aux satrapes du roi et aux gouverneurs qui (sont) sur chaque province et aux princes de chaque peuple, chaque province selon son écriture et chaque peuple selon sa langue ; au nom du roi Assuérus il fut écrit et il fut cacheté avec le sceau du roi.

12 Et les scribes du roi furent appelés au premier mois, le treize, et ils écrivirent comme l'ordonna Aman, aux généraux et aux chefs de chaque province, de l'Inde jusqu'à l'Ethiopie, aux cent vingt-sept provinces, et aux chefs des peuples selon leur langue, au nom du roi Artaxerxès.

12 Les scribes du roi furent convoqués au premier mois, le mois de nisan, le treizième jour du mois,

et, sur l'ordre d'Aman, des lettres furent écrites au nom du roi Assuérus et signées de son sceau, à tous les satrapes du royaume

et aux juges des diverses provinces et nations,

afin que chacune des nations puisse les lire et les comprendre malgré la variété de leurs langues.

M V S
G

3,13 Les lettres

VElles furent envoyées par les coursiers Vdu roi dans toutes les provinces du roi,

pour détruire, tuer et anéantir

Vtuer et détruire tous les Juifs, depuis l'enfant jusqu'au vieillard, aux nourrissons et aux femmes,

en un seul jour, le treizième du douzième mois, qui est le mois d'Adar,

Vqu'on appelle adar,

et pour piller leurs biens.

13 Et on envoya par des porteurs de courrier dans le royaume d'Artaxerxès pour détruire la race des juifs en un seul jour du douzième mois, qui est Adar, et pour piller leurs biens.

Crampon

3,13a Voici une copie de cette lettre : Assuérus, le grand roi, aux satrapes et aux gouverneurs des cent vingt-sept provinces, de l’Inde à l’Ethiopie, lesquels sont soumis à ses ordres, mande ce qui suit :

M V S
G

3,13b  

13b Quoique je commande à un très grand nombre de peuples et que j’aie soumis tout l’univers, je veux, non pas abuser de ma puissance pour m’enorgueillir, mais, par un gouvernement toujours clément et doux, assurer continuellement à mes sujets une vie sans trouble ; et, procurant à mon royaume le calme et la sécurité jusqu’à ses extrêmes frontières, faire refleurir la paix chère à tous les mortels.

Crampon

3,13c Ayant donc demandé à mes conseillers de quelle manière mes intentions pouvaient être réalisées, l’un d’eux, nommé Aman, supérieur à tous les autres en sagesse et en fidélité, et le premier après le roi,

3,13d m’a fait connaître qu’il y a un peuple mal intentionné, mêlé à toutes les tribus qui sont sur la terre, et se mettant en opposition avec les coutumes de tous les peuples, méprisant continuellement les commandements des rois, de façon à empêcher la parfaite harmonie de l’empire que nous dirigeons.

3,13e Ayant donc appris que ce seul peuple, en contradiction perpétuelle avec tout le genre humain, pervertissant les mœurs par des lois étrangères et mal affectionné à nos intérêts, commet les derniers excès et empêche ainsi la prospérité du royaume,

3,13f nous avons ordonné que ceux qui vous sont désignés dans les lettres d’Aman, lequel est à la tête de toutes les affaires et honoré comme notre second père, soient tous, avec femmes et enfants, radicalement exterminés par le glaive de leurs ennemis, sans miséricorde ni clémence, le quatorzième jour du douzième mois, le mois d’adar, de la présente année ;

3,13g afin que ces hommes, autrefois et maintenant encore hostiles, descendant le même jour, par mort violente, aux enfers, rendent pour l’avenir à notre royaume une prospérité et une paix parfaites.

M S
G
V

3,14 Une copie du document fut publiée, pour que le décret soit transmis dans toutes les provinces,

à tous les peuples, pour qu'ils soient prêts ce jour-là.

14 Les copies de la lettre étaient exposées par territoires, et prescrivaient à tous les peuples d'être prêts pour ce jour-là.

14 Ce fut l'essentiel de la lettre,

pour que toutes les provinces en aient connaissance et se préparent au jour fixé.

M V
G
S

3,15 Les courriers partirent en toute hâte, pressés par la parole

Vqui étaient envoyés pour accomplir l'ordre du roi.

L’édit fut aussitôt transmis

Vaussitôt affiché dans Suse, la capitale et

Valors que le roi et Aman étaient assis à boire

Vcélébraient un banquet,

et la ville de Suse était dans la consternation

Vque tous ceux qui étaient dans la ville pleuraient.

15 On dépêcha l'affaire à Suse ; alors que le roi et Aman s'enivraient, la ville était dans le trouble.

15 ...

M S
G
V

3,16  ...

16 ...

16 

4,1 Lorsque Morᵉdŏkay apprit tout ce qui se faisait, il déchira ses vêtements

se couvrit d’un sac et de cendre,

puis il sortit au milieu de la ville, et poussa un grand cri amer.

Mais Mardokhaïos, après connaissance de l'opération, déchira ses vêtements, se revêtit d'un sac et se répandit de la cendre ; et, il s'élança à travers la rue de la ville en criant d'une voix forte : — On enlève un peuple en rien injuste !

Lorsque Mardochée eut appris cela, il déchira ses vêtements,

et il se revêtit d'un sac, et répandit des cendres sur sa tête,

et sur la place au milieu de la ville, il alla crier d'une voix forte,

montrant l'amertume de son âme.

4,2 Et il vint jusque devant la porte du roi,

car il n'était pas permis de franchir la porte du roi, vêtu d'un sac.

Et il vint jusqu'à la porte du roi, et il se tint là ; car il n'était pas permis d'entrer dans la cour avec un sac et de la cendre [sur soi].

Et portant sa lamentation, il alla jusqu'aux portes du palais,

car il n'était pas permis de paraître, vêtu d'un sac, dans la cour du roi.

4,3 Et dans toute province et partout où parvint l'ordre du roi et son décret,

il y eut un grand deuil parmi les Juifs,

jeûne, pleurs et lamentations,

et le sac et la cendre servaient de lit à beaucoup.

Et dans toute province, où était exposé le décret, [il y eut] un cri, un coup de douleur et un deuil immenses parmi les Juifs, et ils se couvrirent d'un sac et de cendre.

Dans toutes les provinces, de même, dans toutes les villes et dans tous les lieux où était parvenu le cruel décret du roi,

il y avait parmi les Juifs une immense douleur,

jeûne, hurlements et pleurs,

et beaucoup se servaient du sac et de la cendre comme lit.

M V
G
S

4,4 Les servantes d’Esther et ses eunuques vinrent et le lui rapportèrent,

et la reine

Ven l'entendant, elle fut bouleversée,

et elle envoya des vêtements à Morᵉdŏkay, pour le vêtir et lui faire ôter son sac,

Vpour que, ayant ôté son sac, il en soit revêtu,

mais il ne les accepta pas

Vvoulu pas les recevoir.

Et entrèrent les servantes et les eunuques de la reine, ils le lui annonçèrent, et elle se troubla à la nouvelle de la situation et envoya de quoi se vêtir à Mardokhaïos et lui faire ôter son sac, mais lui n'obéit pas.

...

M S
G
V

4,5 Esther appela Hătāk, un des eunuques que le roi avait placés auprès d’elle,

et le chargea [d’aller] à Mardochée pour savoir ce que c’était, et pourquoi cela.

Esther convoqua Akhrathaïos son eunuque, qui avait été placé auprès d'elle, et elle l'envoya s'informer exactement pour elle auprès de Mardokhaïos.

Ayant fait venir Athac, l'eunuque que le roi lui avait donné comme serviteur,

elle le chargea d'aller voir Mardochée et d'apprendre de lui pourquoi il agissait ainsi.

M V
G S

4,6 Et Hătāk sortit vers Morᵉdŏkay

VAthac sortit et alla voir Mardochée, qui se tenait sur la place de la ville, devant la porte du roi

Vpalais

...

M S
G
V

4,7 Morᵉdŏkay lui raconta

Smontra tout ce qui lui était arrivé,

et la somme Mexacte d’argent qu’Hāmān avait promis de peser au trésor Mdu roi, afin de faire périr les Juifs.

Et Mardokhaïos lui présenta la situation et la promesse qu'avait faite Aman au roi pour le trésor de mille talents, afin de faire périr les Juifs.

Il lui indiqua tout ce qui était arrivé :

comment Aman avait promis

de porter de l'argent dans les trésors du roi, pour l'exécution des Juifs.

M
G S
V

4,8  Et il lui donna une copie de l'écrit de l’édit donné dans Suse pour leur extermination  afin de montrer à Esther, de lui raconter et de lui demander d'aller auprès du roi pour le rendre favorable et présenter une requête devant lui pour le peuple.

Et il lui donna une copie

de l’édit publié dans Suse au sujet de leur extermination, afin de montrer à Esther et lui dit de lui commander d'entrer supplier le roi et obtenir sa faveur pour le peuple

Sémise dans Suse, la ville forte, afin qu'il montrât à Esther et qu'il lui commandât d'aller auprès du roi pour le prier et le supplier pour le peuple,

Et il lui donna une copie de l’édit affiché dans Suse,

pour qu’il la montrât à la reine et l'engageât à paraître devant le roi,

et pour qu'elle le suppliât en faveur de son peuple.

Et il lui manda,

c'était sans aucun doute Mardochée à Esther,

d'entrer chez le roi et de le prier pour son peuple et pour sa patrie.

Crampon

4,8a « Rappelle-toi, lui fit-il dire, les jours de ton abaissement, et comment tu as été nourrie de ma main ; car Aman, le premier après le roi, a parlé contre nous pour notre perte.

4,8b Invoque le Seigneur et parle pour nous au roi ; sauve-nous de la mort ! »

M V
G
S

4,9 Et

VDe retour, Hătāk

VAthac vint rapporter

Vfit connaître à Esther les paroles de Morᵉdŏkay

Vtout ce que Mardochée lui avait dit

À son entrée, Akhrathaïos lui rapporta tous ces propos.

...

M S
G
V

4,10 Et Esther dit à Hătāk de dire à Mardochée :

10 Et Esther s'adressa à Akhrathaïos :

— Rends-toi vers Mardokhaïos et dis-lui que

10 Et elle lui répondit et lui ordonna de dire à Mardochée :

4,11 — Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que

si quiconque, homme ou femme, vient chez le roi, dans la cour intérieure

sans avoir été appelé, il est une loi pour le mettre à mort,

à moins que le roi ne lui tende son sceptre d'or

pour qu'il vive.

Et moi je n'ai pas été appelée à venir devant le roi ces trente jours.

11 Tous les peuples du royaume savent que tout homme ou femme, qui entrera auprès du roi dans la cour intérieure sans invitation, il n'y a pas de salut pour lui.

11 — Tous les serviteurs du roi et toutes les provinces qui sont sous son commandement savent

que quiconque, homme ou femme, qui sera entré sans invitation dans la cour intérieure du roi,

sera tué sur le champ, sans aucun délai,

à moins que d'aventure le roi ne tende vers lui son sceptre d'or, en signe de clémence,

et qu'ainsi il puisse vivre.

Comment pourrai-je donc paraître chez le roi,

moi qu'il n'a pas appelée à lui depuis trente jours ?

4,12 Les paroles d'Esther furent rapportées à Morᵉdŏkay.

12 Et Akhrathaïos annonça à Mardokhaïos tous les propos d'Esther.

12 Lorsque Mardochée entendit cela,

4,13 Morᵉdŏkay dit en retour à Esther :

— Ne t'imagine pas en ton âme

que dans la maison du roi, tu seras épargnée d'entre les Juifs.

13 Et Mardokhaïos s'adressa à Akhrathaïos : 

— Rends-toi et dis-lui : — Esther, ne te dis pas à toi-même que tu seras seule sauvée dans le royaume parmi tous les Juifs.

13 il fit dire en retour à Esther :

— Ne crois pas que tu sauveras seule ton âme

parce que tu es dans la maison du roi, à la différence de tous les Juifs.

4,14 Car si tu gardes le silence en ce temps-ci, un secours et une délivrance se lèveront pour les Juifs, d'un autre lieu

et toi et la maison de ton père serez détruits.

Et qui sait si ce n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ?

14 qu'en effet si tu refuses d'entendre à ce moment, il y aura du secours et un abri pour les Juifs, alors que toi et la demeure de ton père périrez ; et qui sait si tu n'es pas devenue reine pour ce moment ?

14 Car si tu gardes le silence maintenant, en une autre occasion les Juifs seront sauvés,

et toi et la maison de ton père, vous périrez.

Et qui sait si ce n'est pas pour cela que tu es parvenue à la royauté, pour qu'en un tel temps, tu sois prête [à agir] ?

M V
G
S

4,15 Et Esther dit de répondre

Vfit dire en retour ces mots à Morᵉdŏkay

VMardochée :

15 Et Esther répondit à l'arrivant auprès d'elle de dire à Mardokhaïos :

15 ...

M S
G
V

4,16  — Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse

Ssont à Suse, la forteresse, et jeûnez pour moi,

sans manger ni boire pendant trois jours, nuit et jour.

SEt moi aussi, je jeûnerai de même, et mes servantes,

et ainsi j’entrerai chez le roi, ce qui n'est pas selon la loi

Met si je [dois] périr, je périrai. 

16  — Va, rassemble les Juifs qui sont à Suse et jeûnez pour moi,

sans manger ni boire pendant trois jours, nuit et jour.

Et moi aussi, mes servantes, nous jeûnerons

et alors j’entrerai chez le roi, malgré la loi, sans être appelée,

et même s'il me fait périr. 

16  — Va, rassemble tous les Juifs que tu trouveras à Suse, et priez pour moi :

ne mangez pas, ni ne buvez, pendant trois jours et trois nuits.

Et moi, avec mes petites servantes, de même je jeûnerai,

et alors j’entrerai chez le roi, faisant contre la loi, sans y être appelée

et me livrant à la mort et au péril. 

M G V S

4,17 Et Mardochée s'en alla,

et fit tout ce qu'Esther lui avait ordonné.

Crampon

4,17a Et Mardochée pria le Seigneur, se souvenant de toutes ses œuvres. Il dit :

M V S
G

4,17b  

17b — Seigneur, Seigneur, Roi tout-puissant, je Vous invoque : car toutes choses sont soumises à votre pouvoir et il n’est personne qui puisse faire obstacle à votre volonté, si Vous avez résolu de sauver Israël.

Crampon

4,17c C’est Vous qui avez fait le ciel et la terre et toutes les merveilles qui sont sous le ciel. Vous êtes le Seigneur de toutes choses et nul ne peut Vous résister, à Vous, le Seigneur !

4,17d Vous connaissez toutes choses et Vous savez que ce n’est ni par insolence ni par orgueil, ni par quelque désir de gloire que je ne me suis pas prosterné devant le superbe Aman ; car volontiers, pour le salut d’Israël, je serais prêt à baiser les traces mêmes de ses pas.

4,17e Mais je l’ai fait pour ne pas mettre l’honneur d’un homme au-dessus de l’honneur dû à mon Dieu ; et jamais je ne me prosternerai devant un autre que Vous, mon Seigneur, et en cela je n’obéirai point à l’orgueil.

4,17f Maintenant donc, Seigneur, mon Dieu et mon Roi, Dieu d’Abraham, ayez pitié de votre peuple, parce que vos ennemis veulent nous perdre et détruire votre antique héritage.

4,17g Ne méprisez pas votre lot, que Vous avez racheté pour Vous de l’Egypte.

M V S
G

4,17h  

17h Exaucez ma prière ! Soyez favorable à votre part d’héritage et changez notre deuil en joie, afin que, conservant la vie, nous célébrions votre nom, Seigneur, et ne fermez pas la bouche de ceux qui vous louent, ô Seigneur !

Crampon

4,17i Tout Israël cria aussi vers le Seigneur de toutes ses forces ; car ils avaient la mort devant les yeux.

4,17k La reine Esther aussi, se sentant placée en un extrême péril de mort, eut recours au Seigneur. Quittant ses vêtements de reine, elle prit des habits en rapport avec son angoisse et son deuil ; à la place de ses parfums précieux, elle se couvrit la tête de cendre et de poussière, affligea durement son corps et, s’arrachant les cheveux, elle en remplissait tous les lieux où elle avait coutume de se livrer à la joie. Et elle adressa cette prière au Seigneur, Dieu d’Israël :

M V S
G

4,17l  

17l — Mon Seigneur, qui êtes seul notre Roi, assistez-moi dans mon délaissement, moi qui n’ai pas d’autre secours que Vous ; car le danger pour moi est déjà dans mes mains.

4,17m  

17m J’ai appris dès mon bas-âge, au sein de ma tribu paternelle, que Vous, Seigneur, avez pris Israël de préférence à tous les peuples, et nos pères de préférence à tous leurs ancêtres, pour votre héritage éternel, et que Vous avez accompli en leur faveur toutes vos promesses.

Crampon

4,17n Et maintenant, nous avons péché en votre présence, et Vous nous avez livrés aux mains de nos ennemis, parce que nous avons rendu hommage à leurs dieux. Vous êtes juste, Seigneur !

4,17o Et maintenant, il ne leur suffit plus de faire peser sur nous la plus amère servitude, mais ils ont mis leurs mains dans les mains de leurs idoles, pour faire serment d’abolir les décrets de votre bouche, d’anéantir votre héritage, de fermer la bouche de ceux qui Vous louent, et d’éteindre la gloire de votre temple et de votre autel,

M V S
G

4,17p  

17p afin que s’ouvre la bouche des peuples, pour louer la puissance des idoles et célébrer à jamais un roi de chair.

Crampon

4,17q Ne livrez pas, Seigneur, votre sceptre à ceux qui ne sont rien, afin qu’ils ne se rient pas de notre ruine ; mais faites retomber sur eux leur dessein et faites un exemple de celui qui le premier s’est déchaîné contre nous.

4,17r Souvenez-Vous de nous, Seigneur ; faites-Vous connaître dans ce temps de notre affliction et donnez-moi du courage, Roi des dieux et Dominateur de toute puissance !

4,17s Mettez de sages paroles sur mes lèvres en présence du lion et faites passer son cœur à la haine de notre ennemi, afin qu’il périsse, lui et tous ceux qui ont les mêmes sentiments.

4,17t Mais nous, délivrez-nous par votre main, et assistez-moi dans mon délaissement, car je n’ai d’autre secours que vous, Seigneur !

4,17u Vous connaissez toutes choses, et Vous savez que je hais la splendeur des méchants, que j’ai horreur de la couche des incirconcis et de tout étranger.

M V S
G

4,17w  

17w Vous savez que qu’en cédant à la nécessité, je méprise l’insigne de mon élévation, qui est posé sur ma tête aux jours où je dois me laisser voir ; je l’ai en horreur comme un linge souillé, et je ne le porte point aux jours que je puis passer dans le repos.

Crampon

4,17x Votre servante n’a jamais mangé à la table d’Aman, ni fait grand cas des festins du roi, ni bu le vin des libations.

4,17y Jamais, depuis que j’ai été amenée ici jusqu’à ce jour, votre servante n’a goûté la joie, si ce n’est en Vous, Seigneur, Dieu d’Abraham.

M V S
G

4,17z  

17z O Dieu, qui l’emportez sur tous en puissance, exaucez la prière de ceux qui n’ont aucun espoir ; délivrez-nous des mains des méchants et tirez-moi de mon angoisse !

M G V S

4,18  

4,19  

4,20  

M V
G
S

5,1 Et Mil arriva au troisième jour Mqu'Esther se revêtit de son vêtement royal

Vses vêtements royaux,

et Mqu'elle se tint dans la cour de la maison du roi

Vpalais,

[la cour] intérieure

Vqui se trouvait à l'intérieur en face de la maison

Vbasilique du roi,

et le roi

Vcelui-ci était assis sur le trône de son royaume dans la maison royale

Vdans le consistoire du palais,

en face de l’entrée de la maison.

Et il arriva au troisième jour quand elle cessa de prier, qu'elle enleva ses habits de service et se revêtit de sa gloire.

Or le troisième jour, Esther se revêtit de ses vêtements royaux,

et elle se tint dans la cour de la maison royale,

qui était à l'intérieur, face à la basilique du roi.

Quant à lui, il était assis sur le trône de son palais, dans son cabinet, face à la porte de la maison. 

Crampon

5,1b Celle-ci, tout empourprée du puissant éclat de sa beauté, avait le visage joyeux et l’air aimable ; mais la crainte lui serrait le cœur.

5,1c Ayant donc franchi toutes les portes, elle se présenta devant le roi. Assuérus était assis sur son trône royal, revêtu de tous les insignes de sa majesté, tout brillant d’or et de pierres précieuses ; son aspect était terrible.

5,1d Lorsqu’il eut relevé sa tête rayonnante de gloire et lancé un regard étincelant de colère, la reine tomba en défaillance, changeant de couleur et s’inclinant sur l’épaule de la servante qui marchait devant elle.

5,1e Alors Dieu changea la colère du roi en douceur ; inquiet, il s’élança de son trône et soutint Esther dans ses bras, jusqu’à ce qu’elle eût repris ses sens, calmant sa frayeur par des paroles amicales.

M V S
G

5,1f  

1f — Qu’as-tu donc, Esther ? lui disait-il, je suis ton frère, aie confiance ; tu ne mourras point, car notre ordonnance est pour le commun de nos sujets. Approche !

M S
G
V

5,2 Et Mil arriva, quand le roi vit la reine Esther se tenant dans la cour, qu'elle trouva grâce à ses yeux

Squ'elle éleva sa bonté devant lui,

et le roi tendit à Esther le sceptre d’or qui [était] dans sa main.

Et Esther s’approcha et saisit

Stoucha le bout du sceptre d'or.

Et ayant levé le sceptre d'or, il le posa sur son cou, il l'embrassa et il dit : — Parle-moi.

Lorsqu'il vit la reine Esther se tenant debout,

elle plut à ses yeux,

et il tendit vers elle le sceptre d'or qu'il tenait dans la main,

et celle-ci, en s'approchant, embrassa l'extrémité de son sceptre.

M V S
G

5,2a  

2a Elle répondit :

— Je vous ai vu, seigneur, comme un ange de Dieu, et mon cœur a été troublé par la crainte de votre majesté ; car vous êtes digne d’admiration, seigneur, et votre visage est plein d’amabilité.

Crampon

5,2b Comme elle parlait, elle s’affaissa de nouveau, prête à s’évanouir. Le roi était consterné et tous ses serviteurs cherchaient à ranimer la reine.

M G V
S

5,3 Et le roi lui dit :

Qu'as-tu

G VQue veux-tu,

M Vreine Esther,

et quelle est ta demande ?

[Même] jusqu'à

VMême si tu demandes la moitié du

Gde mon royaume, elle te sera donnée

Gelle sera à toi.

...

M S
G
V

5,4 Esther dit : 

— Si le roi le trouve bon, que le roi vienne, ainsi qu'Hāmān, aujourd’hui au banquet que j'ai préparé pour lui.

Esther dit : 

— Le jour est marqué pour moi aujourd'hui ; si donc il paraît bon au roi, qu'il vienne lui ainsi qu'Aman au banquet, que je préparai aujourd'hui.

Elle répondit :

— S'il plaît au roi, je le prie de venir chez moi aujourd'hui, et Aman avec lui, au banquet que j'ai fait préparer.

5,5 Le roi dit aussitôt : — Qu’on se hâte [de chercher] Hāmān, pour faire ce qu’a dit Esther.

Et le roi se rendit avec Hāmān au banquet qu'avait préparé Esther.

Et le roi dit : — Qu'on dépêche Aman, pour que nous fassions selon la parole d'Esther ; et tous deux se rendirent au banquet, dont parlait Esther. 

Et aussitôt le roi : — Appelez promptement Aman, dit-il, pour qu'il obéisse à la volonté d'Esther.

Aussi le roi et Aman se rendirent au banquet que la reine avait fait préparer pour eux.

5,6 Et le roi dit à Esther, pendant le festin de vin :

— Quel est ton souhait ? Il te sera accordé. Quelle est ta demande ?

[Quand ce serait] jusqu'à la moitié du royaume, ce serait fait.

Durant le festin le roi s'adressa à Esther : — Qu'en est-il, reine Esther ? Tu auras tout ce que tu requerrais.

Le roi lui dit, après avoir bu du vin en abondance :

— Que demandes-tu qu'il te soit donné, et pour quelle cause m'adresses-tu ta requête ?

Même si tu demandes la moitié de mon royaume, tu l'obtiendras.

M V
G
S

5,7 Esther répondit et dit

Vlui répondit :

— Voici mon souhait

Vma demande et ma demande

Vvoici ma prière :

Et elle dit : — Ma demande et ma requête :

...

5,8 Si j’ai trouvé grâce aux yeux du roi

et si le roi trouve bon d'accorder mon souhait

V de m'accorder ce que je requiers et d’accomplir ma demande,

que le roi vienne avec Hāmān

VAman au banquet que je préparerai

Vj'ai fait préparer pour eux,

et demain je ferai selon la parole du

Vje ferai connaître ma volonté au roi.

Si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, que le roi vienne ainsi qu'Aman demain au banquet que je leur ferai, et je ferai la même chose demain.

...

M S
G
V

5,9 Hāmān sortit ce jour-là joyeux et le cœur gai.

Mais lorsqu'Hāmān vit Morᵉdŏkay à la porte du roi,

qui ne se levait

ni ne bougeait,

Hāmān fut rempli de colère contre Morᵉdŏkay.

Et Aman sortit de chez le roi tout joyeux et allègre. Mais à voir Mardokhaïos le Juif dans la cour, Aman s'emporta violemment.

Aman sortit ce jour-là joyeux et allègre,

et lorsqu'il vit Mardochée assis devant les portes du palais,

et que non seulement il ne s'était pas levé pour lui, mais qu'il n'avait pas même bougé de l'endroit où il était assis,

il en fut très indigné.

5,10 Hāmān se contint et s’en alla chez lui,

et il envoya chercher ses amis et Zereš, son épouse.

10 De retour chez lui, il appela ses amis et Zôsaran sa femme ;

10 Et dissimulant sa colère, une fois de retour chez lui,

il appela à lui ses amis et Zarès, son épouse.

M V
G
S

5,11 Hāmān

VAman leur raconta la gloire

Vexposa l'étendue de ses richesses et le grand nombre de ses fils,

et tout ce en quoi

Vtoute la gloire à laquelle le roi Ml'avait agrandi et l'avait élevé, au-dessus des

Vde tous ses princes et des serviteurs du roi

Vde tous ses esclaves.

11 et il leur exposa sa richesse et sa réputation, dont le roi l'avait gratifié, et comment il l'avait mis au premier rang et à la tête du royaume.

11 ...

M S
G
V

5,12 Hāmān dit encore :

— La reine Esther n'a fait venir personne avec le roi au banquet qu'elle a préparé, sinon moi,

et demain encore, je suis invité chez elle avec le roi.

12 Et Aman dit : — La reine n'a appelé personne avec le roi au banquet sauf moi, et j'ai été appelé au festin.

12 Après cela, il dit :

— La reine Esther elle-même n'a invité à son banquet personne d'autre que moi, avec le roi,

et chez elle, demain encore, je déjeunerai avec le roi.

5,13 Mais tout cela est pour moi sans valeur,

aussi longtemps que je verrai Morᵉdŏkay le Juif, assis à la porte du roi.

13 Mais cela ne me plaît pas, aussi longtemps que je verrai Mardokhaïos le Juif dans la cour.

13 Mais bien que j'aie toutes ces [faveurs], je penserai que je n'ai rien,

aussi longtemps que je verrai Mardochée le Juif, assis devant les portes royales.

5,14 Zereš, son épouse, lui dit, ainsi que tous ses amis :

— Qu’on prépare un bois haut de cinquante coudées,

et demain matin demande au roi qu’on y pende Morᵉdŏkay,

et va avec le roi au festin, joyeux et gai. 

Cette parole plut à Hāmān, et il prépara le bois.

14 Et Zôsara sa femme s'adressa à lui, ainsi que ses amis : — Qu'on te coupe un bois de cinquante coudées, et au point du jour demande au roi qu'on pende Mardokhaïos au bois.

14 Zarès, son épouse, et tous ses amis lui répondirent :

— Ordonne que l'on prépare une poutre de bois élevée, d'une hauteur de cinquante coudées,

et dis demain au roi qu'on y pende Mardochée.

Et ainsi tu iras joyeux, au banquet avec le roi.

Le conseil lui plut et il ordonna que l'on préparât une croix élevée.

M V
G
S

6,1 Cette nuit-là, le sommeil fuyait le roi

VLe roi passa cette nuit sans trouver le sommeil,

et il ordonna qu'on apporte

Vque lui fussent apportées le livre des Mémoires, les Chroniques

Vles histoires et les annales des temps passés.

On en fit lecture en présence du roi

Ven sa présence.

Le Seigneur éloigna le sommeil du roi cette nuit-là, et il dit à son précepteur de lui apporter le livre des Mémoires des jours et de lui en faire la lecture.

...

M S
G
V

6,2 On trouva écrit

que Morᵉdŏkay avait dénoncé

Bigᵉtān et Tereš, les deux eunuques du roi, d'entre les gardiens du seuil,

qui avaient cherché à porter la main sur le roi Assuérus.

On trouva les écrits écrits au sujet de Mardokaïos, comment il avait informé le roi au sujet des deux eunuques du roi pour se garder d'eux, et qu'ils cherchaient à porter la main sur Artaxerxès.

On arriva à l'endroit où il était écrit

comment Mardochée avait fait connaître le complot de Bagathan et Tharès, les eunuques

qui voulaient égorger le roi Assuérus.

6,3 Le roi dit :

— Quel honneur et quelle dignité a-t-on faits à Morᵉdŏkay pour cela ?

Les serviteurs du roi, ses ministres, dirent :

— Rien n'a été fait pour lui.

Le roi dit : — Quelle gloire et quelle grâce avons-nous offert à Mardokhaïos ? Et les serviteurs du roi répondirent : — Tu n'as rien fait pour lui.

Quand il eut entendu cela, le roi dit :

— Quelle part d'honneur et de récompense est donc échue à Mardochée, pour cette fidélité ?

Ses esclaves et ministres lui dirent :

— Il n'a rien reçu pour salaire.

M V
G
S

6,4 Et le roi dit Vaussitôt : — Qui est dans la cour ?

Hāmān

VC'était Aman qui était entré dans la cour extérieure

Và l'intérieur, dans la cour de la maison du roi,

pour demander

Vsuggérer au roi Vqu'il ordonne de faire pendre Mardochée au bois qu’il avait érigé

Vqui avait été préparé pour lui.

Durant le compte-rendu au roi de la bienveillance de Mardokhaïos, voici Aman à la cour ; le roi dit alors : Qui [est] dans la cour ? Car Aman entrait parler au roi de pendre Mardokhaïos au bois qu'il avait apprêté.

...

6,5 Les esclaves du roi lui dirent

Vrépondirent : — Voici Hāmān qui se tient

VAman est dans la cour. 

Et le roi dit : — Qu’il entre.

Les serviteurs du roi dirent : — Voici Aman qui se tient à la cour. Et le roi dit :  — Appelez-le.

...

M S
G
V

6,6 Hāmān entra et le roi lui dit :

— Que faut-il faire à l’homme que le roi veut honorer ?

Hāmān se dit en son cœur : — À qui plus qu'à moi le roi voudrait-il faire honneur ?

Le roi dit à Aman : — Que ferai-je à l'homme que moi je veux glorifier ? Aman se dit en lui-même : — Qui le roi veut-il glorifier, sinon moi ?

Et lorsqu'il fut entré, il lui dit :

— Que faut-il faire à l'homme que le roi veut honorer ?

Réfléchissant en son cœur, et pensant que le roi ne voulait honorer personne d'autre que lui,

M V
G
S

6,7 Hāmān dit au roi

VAman répondit :

— L’homme que le roi veut honorerM,

Et Aman s'adressa au roi : — L'homme que le roi veut glorifier, 

...

M S
G
V

6,8 qu'on lui apporte un vêtement royal que le roi a porté,

et un cheval que le roi a monté, 

et sur la tête duquel a été placée une couronne royale.

que les petits esclaves du roi lui apportent un vêtement de lin fin dont le roi s'est recouvert, un cheval que le roi a monté,

doit être revêtu des vêtements du roi,

monté sur un cheval de selle qui appartient au roi,

et recevoir le diadème du roi sur sa tête.

6,9 Qu'on remette le vêtement et le cheval à l’un des princes les plus nobles du roi, qu'on [en] revête l’homme que le roi veut honorer,

qu'on le conduise à cheval par la place de la ville, et qu'on proclame devant lui :

— C’est ainsi qu’il est fait à l’homme que le roi veut honorer !

et qu'on [les] donne à l'un des amis les plus nobles du roi et qu'on vêtisse l'homme que le roi veut glorifier.

Que le premier des princes et des tyrans du roi tienne son cheval,

et, marchant sur la place de la ville, qu'il proclame et qu'il dise :

— Ainsi sera-t-il honoré l'homme que le roi aura voulu honorer.

M V
G
S

6,10 Le roi dit à Hāmān

Vlui dit : — Hâte-toi, prends le vêtement

Vla robe et le cheval,

comme tu l’as dit, et fais ainsi

Vet fais comme tu as dit pour Morᵉdŏkay

VMardochée le Juif, qui est assis à la porte du roi

Vpalais.

Ne néglige rien de tout

VPrends bien garde à ne rien omettre de ce que tu as dit.

10 Alors le roi dit à Aman : Selon ce que tu as dit, ainsi fais pour Mardokhaïos le Juif, mon serviteur dans la cour, et que ton discours ne s'écarte pas de ce que tu as dit.

10 ...

M S
G
V

6,11 Hāmān prit le vêtement et le cheval,

il revêtit Morᵉdŏkay et le conduisit à cheval à travers la place de la ville, et il proclama devant lui :

— C’est ainsi qu'il est fait à l’homme que le roi veut honorer !

11 Aman prit le vêtement et le cheval, vêtit Mardokhaïos, le fit monter à cheval, traversa la place de la ville et proclamait en disant : — Ainsi en sera-t-il pour tout homme que le roi veut glorifier !

11 Ainsi, Aman prit la robe et le cheval,

et il précédait Mardochée, vêtu et monté à cheval sur la place de la ville, et il proclamait :

— Il est parfaitement digne de cet honneur, l'homme que le roi aura voulu honorer.

M V
G
S

6,12 Morᵉdŏkay

VMardochée retourna à la porte du roi

Vl'entrée du palais

et Hāmān

VAman se rendit chez lui en hâte, en pleurant, la tête couverte.

12 Puis Mardokhaïos retourna à la cour ; quant à Aman, il s'en retourna chez lui, la tête à l'affliction.

12 ...

6,13 Et Hāmān

Vil raconta à Zeresh

VZarès, son épouse, et à Mtous ses amis tout ce qui lui était arrivé,

et ses sages

Vles sages qu'il avait dans son conseil et son épouse lui dirent

Vrépondirent :

— Si Morᵉdŏkay

VMardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, est du peuple

Vde la semence des Juifs,

tu ne pourras rien contre lui

Vpas lui résister, mais tu tomberas certainement devant lui

Vsous ses yeux.

13 Et Aman raconta les événements à Zôsara, sa femme, et à ses amis,

et les amis et la femme lui dirent :

— Si Mardokhaïos [est] du peuple des Juifs, tu ne fais que commencer d'être humilié face à lui,

dans ta chute tu choirras [encore] ; tu ne peux pas lui riposter, car un Dieu vivant [est] avec lui.

13 Et Aman raconta à Zeresh, sa femme, tout ce qui lui était arrivé et ses amis et sa femme Zeresh lui dirent :

— Si Mardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, [est] du peuple des Juifs, tu ne pourras rien contre lui, mais tu tomberas de nouveau devant lui. 

6,14 Ils parlaient encore avec lui

quand les eunuques du roi arrivèrent, et se dépêchèrent d'emmener Hāmān

Vle pressèrent de se rendre aussitôt au banquet qu’avait fait préparer Esther

Vla reine.

14 En plein milieu de leur conversation, les eunuques arrivent pour dépêcher Aman au festin qu'avait organisé Esther.

14 ...

7,1 Le roi et Hāmān vinrent

Vparut donc avec Aman, pour boire avec la reine Esther

Vla reine.

Le roi, ainsi qu'Aman, entrèrent boire avec la reine.

...

M S
G
V

7,2 Le second jour aussi, le roi dit à Esther, pendant le festin de vin :

— Quel est ton souhait, reine Esther ? Il te sera accordé.

Quelle est ta demande ?

[Quand ce serait] jusqu'à la moitié du royaume, ce serait fait.

Le roi dit à Esther le deuxième jour au festin : — Qu'en est-il, reine Esther, et quelle [est] ta demande et quelle [est] ta requête ?

Et le roi lui dit encore en ce second jour, après s'être échauffé dans le vin :

— Que demandes-tu Esther, qu'il te soit donné ?

Et que veux-tu qu'il soit fait ?

Même si tu demandes la moitié de mon royaume, tu l'obtiendras.

M V
G
S

7,3 La reine Esther

VEt elle lui répondit : 

— Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et si le roi le trouve bon

Vcela te plaît,

accorde-moi la vie, c'est mon souhait

Vce que je demande

et mon peuple, c'est ma demande

Vce pour quoi je te prie.

Et elle dit en réponse : — Si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, qu'il accorde à ma demande la vie à moi et à mon peuple sur ma requête.

...

M S
G
V

7,4 Car nous avons été vendus, moi et mon peuple, pour être détruits, tués, anéantis.

Si nous avions été vendus pour être esclaves et servantes,

je me serais tue,

mais l'adversaire ne peut compenser le dommage fait au roi.

Car nous avons été vendus, moi ainsi que mon peuple à la ruine, au pillage et à la servitude, nous et nos enfants en petits esclaves et petites esclaves, et en silence; car il n'en est pas digne, l'adversaire de la cour du roi.

Car nous avons été livrés, moi et mon peuple, pour être écrasés, égorgés, et périr.

Et plût au ciel que nous fussions vendus comme esclaves et comme servantes,

ce serait encore un mal supportable et je gémirais en silence,

mais maintenant, nous avons un ennemi dont la cruauté déborde sur le roi.

7,5 Le roi Assuérus parla et dit à la reine Esther :

— Qui est-il et où est-il, celui que son cœur a rempli [de l'audace] d'agir ainsi ?

Le roi dit alors : — Qui [est] celui qui a osé faire cette chose ?  

En réponse, le roi Assuérus  lui dit :

— Qui est celui-là ? et quel est son pouvoir, pour qu'il ose agir ainsi ?

7,6 Esther dit :

— L’adversaire, l’ennemi, c’est Hāmān, ce misérable que voilà ! 

Aman fut terrifié

en présence du roi et de la reine.

Esther dit : — Un homme, un ennemi, Aman, ce misérable-là ! Aman se troubla devant le roi et la reine.

Esther dit :

— Notre ennemi et adversaire, c'est ce misérable Aman !

Entendant cela, aussitôt celui-ci se figea de stupeur,

ne pouvant soutenir le regard du roi et de la reine.

7,7 Le roi, dans sa colère, se leva du festin de vin

[et alla] dans le jardin du palais,

et Hāmān resta pour faire requête pour sa vie à la reine Esther

car il voyait que son malheur était résolu auprès du roi.

Le roi se leva du repas pour le jardin ; quant à Aman, il suppliait la reine, car il se voyait dans le malheur.

Le roi, en colère, se leva,

et quittant le lieu du banquet, il entra dans le jardin planté d'arbres.

Aman se leva aussi, pour demander à la reine Esther [de sauver] sa vie,

comprenant qu'auprès du roi, son malheur était décidé.

7,8 Le roi revint du jardin du palais dans la maison du festin de vin,

et Hāmān était s'était effondré sur le lit où était Esther, et le roi dit : 

— Ferait-il aussi violence à la reine chez moi, dans la maison ? 

Cette parole sortit de la bouche du roi et on couvrit le visage d'Aman.

Le roi revint du jardin, alors qu'Aman était tombé sur le lit  pour solliciter la reine. Le roi dit alors : — De la sorte, il ferait violence à ma femme aussi dans ma demeure ? À cette parole, on détourna le visage d'Aman.

Lorsque le roi fut revenu du jardin planté de forêts et qu'il fut entré dans le lieu du banquet,

il trouva Aman effondré sur le lit où Esther était étendue, et dit :

— Et il veut encore faire violence à la reine, en ma présence et dans ma maison !

À peine cette parole était-elle sortie de la bouche du roi,

qu'aussitôt on couvrit le visage d'Aman.

M V
G S

7,9 Ḥarᵉbônāh

VArbona, l’un des eunuques, dit devant le roi

Veunuques qui étaient au service du roi, dit

— Voici Mencore le bois qu'Hāmān avait préparé

Vqu'il avait préparé pour Morᵉdŏkay

VMardochée, qui a parlé pour [le bien] du roi,

il se dresse dans la maison d’Aman, haut

Và une hauteur de cinquante coudées.

Le roi Vlui dit : — Qu’on l'y pende

VPendez-y-le !

Or Bougatha chez les eunuques s'adressa au roi :

— Voici aussi un bois qu'avait apprêté Aman pour Mardokhaïos, qui a parlé en faveur du roi, et il se dresse chez Aman, le bois de cinquante coudées.

Le roi dit : — Qu'on l'y pende !

M V
G
S

7,10 Et l'on pendit Hāmān

VAman fut pendu au gibet qu’il avait érigé

Vpréparé pour Mardochée,

et la colère du roi s’apaisa.

10 Et on pendit Aman au bois qu'il avait apprêté pour Mardokhaïos. Et alors le roi apaisa sa colère.

10 ...

8,1 Ce jour-là, le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d’Hāmān

VAman, l'ennemi des Juifs,

et Morᵉdŏkay

VMardochée vint devant le roi

car Esther l'avait informé de ce qu’il était pour elle

Vlui avait révélé qu'il était son oncle.

Et le jour même le roi Artaxerxès fit don à Esther de tout ce qui appartenait à Aman l'adversaire, et Mardokhaïos fut appelé chez le roi, car Esther indiqua qu'il avait été introduit auprès d'elle. 

...

8,2 Le roi ôta son anneau,

Vl'anneau qu’il avait retiré

Vfait reprendre à Hāmān

VAman,

et le donna

Vconfia à Mardochée

et Esther établit Mardochée au-dessus de la maison d’Aman

Và la tête de sa propre maison.

Le roi prit l'anneau qu'il avait retiré à Aman, et le donna à Mardokhaïos, et Esther établit Mardokhaïos sur tous les biens d'Aman.

...

M S
G
V

8,3 Esther parla de nouveau devant le roi,

elle s'effondra à ses pieds, elle pleura et l'implora

d’écarter la méchanceté d’Hāmān, l'Agagite

et le dessein qu'il avait conçu contre les Juifs.

Et à nouveau elle s'adressa au roi, tomba à ses pied, et requerra de lui d'ôter la malveillance d'Aman et tout ce qu'il avait fait aux Juifs.

Et comme elle n'était pas satisfaite, elle tomba aux pieds du roi,

elle pleura et lui parla, en le priant qu'il ordonne

de faire disparaître la méchanceté d'Aman l'Agagite

et des misérables machinations qu'il avait conçues contre les Juifs.

8,4 Le roi tendit à Esther le sceptre d'or de sa main,

et Esther se leva et se tint debout devant le roi.

Le roi étendit son sceptre d'or vers Esther, et Esther se releva pour se tenir près du roi.

Et lui, selon la coutume, tendit de sa main le sceptre d'or

par lequel sera montré le signe de sa clémence,

et se relevant, elle se tint debout devant lui,

8,5 Et elle dit :

— Si le roi le trouve bon et si j’ai trouvé grâce devant lui,

si la chose paraît juste devant le roi et si je suis agréable à ses yeux,

qu’on écrive pour révoquer les lettres conçues par Aman, fils d’Amadathe, l'agagite,

qu'il a écrites pour anéantir les Juifs qui sont dans toutes les provinces du roi.

Et Esther dit : — S'il te plaît et si j'ai trouvé grâce, qu'on envoie retourner la lettre expédiée par Aman pour faire périr les Juifs qui sont dans ton royaume.

et dit :

— S'il plaît au roi, et si j'ai trouvé grâce devant ses yeux,

si ma supplication ne lui paraît pas contraire,

je t'implore pour que les anciennes lettres d'Aman, traître et ennemi des Juifs,

par lesquelles il avait prescrit qu'ils périssent, dans toutes les provinces du roi, soient corrigées par de nouvelles lettres.

M
G S
V

8,6 Car comment supporterais-je de voir le malheur qui atteindrait mon peuple, et comment supporterais-je de voir l’anéantissement de ma race ?

...

Car comment pourrais-je supporter la mise à mort et le meurtre de mon peuple ?

M V
G
S

8,7 Le roi Assuérus dit

Vrépondit à la reine Esther et au Juif Morᵉdŏkay

VMardochée : — Voici, la

VLa maison d'Hāmān

VAman, j’ai l'ai donné à Esther et il a été pendu au bois

Vj'ai ordonné que lui-même fût attaché à la croix, pour avoir porté  la main contre les Juifs.

Et le roi s'adressa à Esther : — Si j'ai donné toutes les possessions d'Aman, que je t'ai gratifiée et que je l'ai pendu au bois, parce qu'il a porté la main sur les Juifs, que cherches-tu encore à obtenir ?

...

M S
G
V

8,8 Vous, écrivez en faveur des Juifs comme il vous paraîtra bon, au nom du roi,

et scellez avec l’anneau du roi,

car un écrit qui a été écrit au nom du roi et scellé avec l’anneau du roi ne peut être révoqué.

Écrivez, vous aussi, en mon nom comme il vous plaira, et scellez avec mon anneau ; car tout ce qui est écrit sur prescription du roi et scellé avec mon anneau, il ne leur est permis de le contredire.

Écrivez donc aux Juifs comme il vous plaira, au nom du roi,

en scellant la lettre avec mon anneau.

Car l'usage était que les missives, qui étaient envoyées au nom du roi, et scellées de son anneau,

personne n'osait s'y opposer.

M V
G
S

8,9 Et les scribes Vet les copistes du roi furent

Vayant été appelés,

en ce temps-là, au

Vc'était alors le temps du troisième mois, qui est le mois de

Vappelé Sivan

Vsivan,

le vingt-troisième Vjour de ce mois, et il fut écrit

Vles lettres furent écrites,

selon Mtout ce qu’ordonna

Vavait voulu Mardochée, aux Juifs et aux satrapes

Vprinces, aux gouverneurs

Vprocurateurs et aux chefs des provinces

Vjuges

qui [sont] de l’Inde jusqu'à Kush, cent vingt-sept provinces,

Vdirigeaient les cent vingt-sept provinces, de l’Inde jusqu'à l'Éthiopie,

à chaque province selon son écriture et à chaque peuple selon sa langue,

Và une province et à l'autre, à un peuple et à l'autre, selon sa langue et son écriture,

et aux Juifs, selon leur écriture et selon leur langue

Vafin qu'ils puissent les lire et les entendre.

Et les scribes furent appelés

au premier mois qui est Nisan,

le vingt-troisième [jour] de la même année, et il fut écrit

aux Juifs ce qui avait été ordonné aux économes et aux chefs des satrapes,

depuis l’Inde jusqu'à l'Éthiopie, cent vingt-sept satrapies,

région par région selon leur langue.

Et les scribes du roi furent appelés en ce temps-là, au troisième mois qui est le mois de ḥaziran, le vingt-troisième [jour] de ce mois et il fut écrit tout ce qu'écrivit Mardochée aux Juifs aux grands officiers et aux seigneurs et aux princes des provinces, depuis la Judée jusqu'à Kush, cent vingt-sept provinces,

à [chaque] province selon son écriture, et à [chaque] peuple selon sa langue, et aux Juifs selon leur écriture et selon leur langue. 

M S
G
V

8,10 On écrivit au nom du roi Assuérus, et on scella avec l’anneau du roi,

et on envoya des lettres par des courriers à cheval, montés sur des coursiers de l’État, nés des haras royaux.

10 On l'écrivit donc au nom du roi, on le scella de son anneau, et on fit expédier la lettre par les secrétaires,

10 Ces mêmes missives qui étaient envoyées au nom du roi furent scellées de son anneau,

et envoyées par les courriers de l'État qui, parcourant toutes les provinces, devancèrent les anciennes lettres par de nouvelles dépêches.

8,11 Le roi y permettait aux Juifs, dans toute ville,

de se rassembler et de défendre leur vie,

de détruire, de tuer et d'exterminer, avec enfants et femmes, toute force du peuple et de la province qui les combattrait, et de piller leurs biens,

11 où il leur prescrivit d'user de leur lois, de se défendre et d'en user avec leurs ennemis et leurs adversaires comme ils le voudraient, 

11 Le roi y enjoignit qu'on aille trouver les Juifs par toutes les villes,

et qu'on leur ordonne de se rassembler en un seul [corps], pour qu'ils défendent leur vie,

et qu'ils tuent et détruisent tous leurs ennemis, avec leurs femmes, leurs enfants et toutes leurs maisons,

8,12 en un seul jour, dans toutes les provinces du roi Assuérus,

le treizième [jour] du douzième mois, c'est-à-dire le mois d’Adar.

12 en un seul jour dans tout le royaume d'Artaxerxès, le treizième du douzième mois, qui est [le mois d']Adar.

12 et il fut établi, à travers toutes les provinces, un même jour de vengeance,

c'est-à-dire le treizième du douzième mois, adar.

M V S
G

8,12a  

12a Ce qui suit est une copie de cette lettre :

M S
G
V

8,12b  

12b Artaxerxès, le grand roi, salue les gouverneurs des provinces en cent vingt-sept satrapies, de l’Inde à l’Éthiopie, et ceux qui ont à cœur nos intérêts.

12b  

8,12c  

12c Beaucoup, qui étaient sans cesse honorés par l'abondante bonté de leurs bienfaiteurs, ont eu des pensées de grandeur,

et cherchent non seulement à maltraiter nos sujets, mais ne pouvant supporter la satiété, fomentent encore des complots contre leurs bienfaiteurs.

12c  

8,12d   

12d Et non seulement ils bannissent la reconnaissance d'entre les hommes,

mais emportés par l'emphase d'[hommes] étrangers au bien, 

ils supposent même qu'ils échapperont

à la justice, ennemie du mal, du Dieu qui toujours voit toutes choses.

12d  

8,12e   

12e Et souvent, beaucoup de ceux qui sont au pouvoir, amis [du roi] aux mains desquels il a confié ses affaires, une mauvaise exhortation les a rendus complices d'un sang innocent, en les impliquant dans des maux irrémédiables,

12e  

8,12f  

12f  [exhortation] de gens qui, par le fallacieux mensonge de la méchanceté, et son faux raisonnement, ont trompé la prudence innocente des gouvernants.

12f  

8,12g  

12g Or on peut observer [cela] non tant dans les histoires anciennes que nous avons transmises, qu'en cherchant à vos pieds des actes impies accomplis par la peste de ceux qui sont indignement au pouvoir.

12g  

8,12h  

12h Et nous promettons d'assurer, à l’avenir, la tranquillité et la paix pour tous les hommes dans le royaume, 

12h  

8,12i  

12i opérant les changements et jugeant les choses qui viennent à notre vue toujours avec une réponse très mesurée.

12i  

8,12l  

12l éprouva la bienveillance que nous avons envers tout peuple, au point qu'il fut proclamé « notre père »

et, honoré par la prosternation de tous, d'être la seconde image du trône royal.

12l  

8,12r  

12r Vous ferez donc bien de ne pas faire usage des lettres envoyées par Aman, fils d’Amadathos,

parce que celui qui a fait cela a été crucifié aux portes de Suse avec toute sa maison,

Dieu qui gouverne tout ayant bientôt rendu le jugement qui était digne de lui,

12r  

8,12s  

12s et, ayant fait une copie de cette lettre en tous lieux avec liberté,

de permettre aux Juifs de suivre leurs lois,

et de leur prêter main forte,

pour qu’au moment de détresse, ils repoussent ceux qui s'opposent à eux,

au treizième jour du douzième mois Adar, le jour même.

12s  

8,12t  

12t Car pour eux, Dieu qui a pouvoir sur toutes choses a changé ce [jour] de ruine du peuple élu en joie.

12t  

8,12u  

12u Et vous donc, célébrez parmi vos fêtes éponymes [ce] jour marqué d'un signe avec pleine réjouissance,

afin que maintenant et à l'avenir, le salut soit sur nous et sur tous les Perses de bonne volonté,

mais qu'à ceux qui complotent contre nous revienne le souvenir de [leur] ruine. 

12u  

8,12x  

12x Et toute ville ou toute région, en un mot, qui n’aura pas agi ainsi, sera dévastée avec colère par la lance et par le feu,

elle sera rendue non seulement inaccessible aux hommes, mais odieuse même aux bêtes sauvages et aux oiseaux, pour tout le temps.

12x  

8,13 Afin que le décret fût rendu dans toutes les provinces, une copie de l'écrit fut portée à la connaissance de tous les peuples,

pour que les Juifs fussent prêts, ce jour-là, à se venger de leurs ennemis.

13 Les copies furent exposées à vue d'œil dans tout le royaume, et tous les Juifs d'être prêts pour ce jour à combattre leurs opposants. 

13 On fit un résumé de la lettre, pour que dans toutes les terres et dans tous les peuples qui se trouvaient sous l'autorité d'Assuérus, on sache

que les Juifs se préparaient à tirer vengeance de leurs ennemis.

8,14 Les courriers, montés sur des coursiers de l’État, sortirent en hâte, pressés par la parole du roi

et l'édit fut rendu à Suse, la capitale.

14 Les cavaliers sortirent donc en hâte accomplir les paroles du roi. Le décret fut exposé à Suse.

14 Les courriers rapides partirent, apportant les dépêches,

et l'édit du roi fut affiché à Suse.

8,15 Et Morᵉdŏkay sortit de devant le roi avec un vêtement royal

bleu et blanc,

une grande couronne d'or,

et un manteau de lin et de pourpre,

et la ville de Suse poussait des cris de joie et se réjouissait.

15 Quant à Mardokhaïos, il sortit revêtu du vêtement royal avec une couronne d'or et un bandeau de lin pourpre. À sa vue, ceux de Suse se réjouirent. 

15 Or Mardochée, sortant du palais et de devant le roi, resplendissait des vêtements royaux,

d'hyacinthe et d'air,

portant sur sa tête une couronne d'or,

et vêtu d'un manteau de soie et de pourpre,

et toute la ville exultait et était en joie.

8,16  Pour les Juifs il y avait lumière et joie, allégresse et honneur.

16 Et il y eut lumière pour les Juifs, et allégresse ;

16 Et pour les Juifs, une nouvelle lumière sembla se lever, joie, honneur et liesse.

8,17 Et dans chaque province et dans chaque ville, partout où l'ordre du roi et son décret atteignaient,

joie et allégresse pour les Juifs, banquet et jours de fête,

et beaucoup de gens parmi les peuples du pays se firent Juifs,

car la crainte des Juifs était tombée sur eux.

17 et en chaque ville et province où était exposé le décret, où était exposé l'arrêt, joie et allégresse pour les Juifs, banquet et allégresse, et nombre de peuples se firent circoncire et juifs par crainte des Juifs.

17 Chez tous les peuples, villes et provinces, où les ordres du roi parvenaient,

joie prodigieuse, festins, banquets et jours de fête,

à tel point que nombre de gens d'autres nations et coutumes se joignirent à leur religion et à leurs rites,

car le nom juif les remplissait tous d'une grande terreur.

M G V S

8,18  

M S
G
V

9,1 Au douzième mois, c'est-à-dire le mois d’Adar,

le treizième jour, où l’ordre du roi et son édit allaient être exécutés,

jour où les ennemis des Juifs avaient espéré triompher d'eux,

la situation s'inversa,

car les Juifs triomphèrent de ceux qui les haïssaient.

Car au douzième mois, le treizième [jour] du mois, qui est [le mois d']Adar, on présenta la lettre écrite par le roi.

Anisi le douxième mois qu'on appelle adar, nous l'avons déjà dit,

le treizième jour, alors que se préparait le meutre de tous les Juifs,

et que leurs ennemis étaient avides de sang,

les Juifs, au contraire, commencèrent à être plus forts,

et à triompher de leurs adversaires.

9,2 Les Juifs se rassemblèrent dans leurs villes et dans toutes les provinces du roi Assuérus,

pour porter la main sur ceux qui cherchaient leur malheur,

et personne ne tint devant eux, car la crainte [des Juifs] était tombée sur eux.

En ce même jour périrent les adversaires des Juifs ; car personne ne s'opposa par crainte d'eux.

Ils se rassemblèrent dans chaque ville, place forte et lieu,

pour porter la main sur leurs ennemis et persécuteurs,

et nul n'osa leur résister, car la crainte de leur grandeur avait pénétré tous les peuples.

9,3 Tous les princes des provinces, les satrapes, les gouverneurs

et les fonctionnaires du roi assistaient les Juifs,

car la crainte de Morᵉdŏkay était tombée sur eux.

En effet, chefs des satrapes, gouverneurs et fonctionnaires royaux honoraient les Juifs ; car la crainte de Mardokhaïos les envahissait.

Même les juges des provinces, les chefs et les procurateurs,

toute dignité qui était à la tête de lieux et de charges, élevaient les Juifs,

par crainte de Mardochée.

9,4 Car Mardochée était grand dans la maison du roi

et sa renommée se répandait dans toutes les provinces,

car cet homme, Mardochée, allait toujours grandissant.

Car le décret du roi eut des retombées sur son renom dans tout le royaume.

Ils savaient qu'il était prince du palais, et avait beaucoup de pouvoir,

et le bruit de son nom aussi croissait de jour en jour,

et il volait sur toutes les bouches.

9,5 Les Juifs frappèrent parmi tous leurs ennemis à coups d'épée, [ce fut] un massacre et une destruction,

ils firent selon leur gré à ceux qui les haïssaient.

 

Ainsi les Juifs frappèrent leurs ennemis d'un grand coup et les tuèrent,

leur rendant ce qu'ils s'étaient préparés à leur faire,

9,6 Dans Suse, la capitale, les Juifs tuèrent et exterminèrent cinq cents hommes

Et à Suse la ville les Juifs tuèrent cinq cents hommes :

au point que même à Suse, ils tuèrent cinq cent hommes,

en plus de dix des fils d'Aman, l'Agagite, l'ennemi des Juifs, dont voici les noms :

M V
G
S

9,7 Met ils tuèrent Parᵉšanᵉdātā'

VPharsandatha, Dalᵉpôn

VDelphon, 'Asᵉpātā'

VPhermestha

Pharsannestaïn, Delphôn, Phasga

...

M G V
S

9,8 Pôrātā'

GPhardatha

VPhorata, 'Ădalᵉyā'

GBarea

VAdalia, 'Ărîdātā'

GSarbakha

VAridatha

...

9,9 Parᵉmašᵉtā'

GMarmasima

VÉphermesta, 'Ărîsay

GArouphaïos

VArisaï, 'Ăriday

GArsaïos

VAridaï et Wayᵉzātā'

GZabouthaïthan

VVaïzatha

...

M S
G
V

9,10 les dix fils d’Hāmān, fils d’Hamᵉdātā’, adversaire des Juifs. Mais ils ne mirent pas la main sur le butin.

10 les dix fils d'Aman fils d'Amadathos Bougaïos, l'ennemi des Juifs, et les dépouillèrent.

10 et lorsqu'ils les eurent tués, ils ne voulurent pas prendre de butin sur leurs biens.

M G V
S

9,11 Ce jour-là

VEt aussitôt, le nombre de ceux qui avaient été tués

Gdes trépassés dans Suse, M Vla capitale, vint à la connaissance du

fut livré au

Vfut rapporté au roi.

11 ...

M S
G
V

9,12 Et le roi dit à la reine Esther : — Dans Suse, la capitale, les Juifs ont tué et exterminé cinq cents hommes

et les dix fils d’Aman,

et dans le reste des provinces du roi, qu'ont-ils dû faire !

Quel est ton souhait ? Il te sera accordé. Quelle est encore ta demande ? Elle sera accomplie.

12 Et le roi s'adressa à Esther : — Les Juifs ont fait périr dans Suse la ville cinq cents hommes ; à la périphérie comment penses-tu en user ? Que donc requerrais-tu encore et qu'en sera-t-il pour toi ?

12 Et celui-ci dit à la reine : — Dans la ville de Suse, les Juifs ont tué cinq cent hommes

outre les dix fils d'Aman.

Quelle grandeur penses-tu qu'atteigne leur massacre, dans toutes les provinces ?

Que demandes-tu encore, et que veux-tu que j'ordonne de faire ?

9,13 Esther répondit :

— Si le roi le trouve bon, qu’il soit accordé aux Juifs qui sont à Suse de faire encore demain selon le décret d’aujourd’hui,

et les dix fils d'Aman, qu'on les pende au bois.

13 Et Esther dit au roi : — Que soit accordé aux Juifs d'en user de même demain, de sorte à pendre les dix fils d'Aman.

13 Elle répondit :

— S'il plaît au roi, qu'on donne pouvoir aux Juifs de faire encore demain ce qu'ils ont fait aujourd'hui à Suse,

et qu'on pende au gibet les dix fils d'Aman.

M V
G
S

9,14 Le roi ordonna de faire ainsi :

un décret fut Vaussitôt affiché dans Suse,

et les dix fils d'Aman furent pendus.

14 Et on s'en remit pour qu'il en soit ainsi aux Juifs de la ville et on exposa que les corps des fils d'Aman soient pendus.

14 ...

9,15 Et les Juifs qui étaient à Suse, se rassemblèrent de nouveau

Vs'étant rassemblés, le quatorzième jour du mois d’Adar,

et tuèrent

Von tua dans Suse trois cents hommes,

mais ils ne mirent pas la main sur le butin

Vleurs biens ne furent pas pillés par eux.

15 Et les Juifs dans Suse se rassemblèrent le quatorzième [jour] d'Adar et tuèrent trois cents hommes et les dépouillèrent.

15 ...

M G
V
S

9,16 Et le reste des Juifs qui [étaient] dans les provinces du roi

Gle royaume  s'assemblèrent,

pour tenir debout pour leur vie et [obtenir]

Get ils se portèrent mutuellement secours, et prirent du repos de leurs ennemis,et pour tuer

Gcar ils avaient tué

parmi ceux qui les haïssaient soixante-quinze mille

Gquinze mille d'entre eux au treizième [jour] d'Adar

mais ils ne mirent pas leur main au pillage

Gn'avaient rien pillé.

16 Mais à travers toutes les provinces qui étaient soumises à la juridiction du roi,

les Juifs se tinrent droits pour défendre leur vie, tandis que leurs ennemis et leurs persécuteurs étaient tués,

dans une quantité telle que soixante-quinze mille morts furent comptés,

sans que nul ne touchât rien de leurs biens.

16  Et le reste des Juifs, qui [étaient] dans les provinces du roi, s'assemblèrent pour tenir debout pour leur vie et [obtenir] du repos de leurs ennemis, et pour tuer parmi ceux qui les haïssaient soixante-quinze mille [hommes], mais ils ne mirent pas leurs mains au pillage.

M S
G
V

9,17 [Cela se passa] le treizième jour du mois d’Adar,

et le quatorzième [jour] du mois

ils se reposèrent,

et ils en firent un jour de festin et de joie.

17 Et ils reposèrent le quatorzième [jour] du même mois, et ils passaient ce jour de repos avec joie et allégresse.

17 Le treizième jour du mois d'adar

fut pour tous le premier de l'extermination,

et le quatorzième jour ils cessèrent le massacre.

Ils en firent une fête solennelle,

en sorte qu'ils passaient tout ce temps, ensuite, en festins, joie et banquets.

9,18 Et les Juifs qui étaient à Suse, se rassemblèrent

le treizième et le quatorzième jour,

se reposèrent le quinzième,

et ils en firent un jour de festin et de joie.

18 Quant aux Juifs dans Suse la ville, il se rassemblèrent le quatorzième [jour] aussi et ne se reposèrent pas ; ils passèrent le quinzième avec joie et allégresse. 

18 Et ceux qui avaient perpétré le massacre dans la ville de Suse

s'appliquèrent au massacre le treizième et le quatorzième jours de ce même mois,

mais le quinzième jour, ils cessèrent de frapper,

et ils firent de ce même jour un jour sacré, de festins et de joie.

9,19 C’est pourquoi les Juifs de la campagne, qui habitent des villes ouvertes,

font du quatorzième jour du mois d’Adar [un jour] de joie, de festin et un jour de fête,

et s'envoient des portions les uns aux autres.

19 Pour cela donc les Juifs dispersés dans tout le territoire à l'extérieur, passent un heureux quatorzième jour d'Adar avec allégresse à envoyer chacun des portions au voisin, alors que les habitants des grandes villes passent aussi un heureux quinzième jour d'Adar à envoyer des portions aux voisins.

19 Mais les Juifs qui demeuraient dans des villages sans remparts et dans des maisons à la campagne

fixèrent le quatorzième jour du mois d'adar comme jour de banquets et de joie,

si bien qu'ils exultent en ce jour et s'envoient les uns aux autres des parts de festin et de nourriture.

Réception

Tradition chrétienne

1,1 Commence le livre (V) Les titres de la bible latine Un des grands intérêts de traduire la version latine produite par saint Jérôme, est d’entrer avec lui dans l'atelier des passeurs de l'Écriture de l'Antiquité. En effet, Jérôme continue l’usage de ceux qui transmettaient les écritures : il y laisse des traces de ses interventions.

Dans la tradition hébraïque, les transmetteurs de l'Écriture sont appelés « massorètes » et c'est à eux qu'est dû le texte hébraïque le plus fiable, dit →« texte massorétique » (cf. Tradition juive Dt 31,24). Leurs interventions descriptives et prescriptives sont codifiées dans des notes marginales, infra ou suprapaginales, ou de fin de livre, qu'on appelle respectivement la « petite massore », la « grande massore » et la « massore finale ».

Dans la tradition latine, c'est d’abord en indiquant le début et la fin de chaque livre que le traducteur intervient, mais pas seulement comme on va le voir.

1. Les titres ou : « incipit » et « explicit ».

Voici par exemple les titres des premiers livres dans la Bible selon Théodulfe. Ce proche de Charlemagne devenu évêque d’Orléans puis abbé de quelques abbayes travailla à l'édition des Écritures latines et l'on conserve au moins six bibles composées sous sa direction. Ces titres apparaissent dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale de France (Mss BnF lat. 9380 et 11937) :

  • Incipit beresith qui grece genesis dicitur / Explicit liber genesis
  • Incipit ellesmoth qui grece exodus dicitur / Explicit liber hellesmoth id est exodus
  • Incipit vaiecra qui grece leuiticus dicitur / Explicit liber leuiticus id est uaiecra
  • Incipit vaiedaber qui grece numeri dicitur / Explicit liber numerorum id est baieddaber
  • Incipit helleaddabbarim qui grece deuteronomium dicitur / Explicit helleaddabbarim qui graece deuteronomium dicitur
  • (Incipit praefatio hieronimi in libro iosue ben nun) / Explicit liber iosue
  • Incipit liber iudicum / Explicit liber iudicum
  • Incipit liber ruth / Explicit liber ruth 

Comme on le voit, ce ne sont pas de simples titres mais de véritables phrases, commençant par des verbes : incipit (du verbe latin incipere : « commencer ») et explicit (du verbe latin explico : « déployer, dérouler », d'où « développer, expliquer »). 

  • Littéralement, les titres se traduisent sur le modèle : « commence 'beresite' qui, en grec, se dit : 'genèse'. » Et à la fin du livre : « a été complètement déroulé le livre de genèse ».Voyez nos propositions de traduction en Gn 1,1 et Gn 50,25

Aux lecteurs sensibles, ces indications disent bien plus de choses que le simple nom donné au livre. Ponctuant la bible latine livre après livre, elles y conservent le double souvenir de son origine linguistique et des modes de transmission des traces écrites de la révélation. 

Histoire des langues de la Bible : la mémoire vive de la Torah hébraïque

À l'imitation de saint Jérôme, Théodulfe a travaillé avec un juif (peut-être devenu chrétien, et qui pourrait être l’auteur anonyme des Quaestiones in libros Regum et Paralipomenon, recueil sur les livres des Rois et des Chroniques attribuée ... à saint Jérôme !). Suivant l’usage juif, Théodulfe translittère comme titres le ou les premiers mots de chacun des livres de la Torah en hébreu. Il se permet cependant des variations :

  • il donne pour l’Exode, Hele shemot, « voici les noms », alors que l’usage courant retient seulement Shemot, « noms » ; pour le Deutéronome aussi, il propose Hele ha-debarim, « voici les paroles », alors que l'usage rabbinique est Debarim, « paroles » ; pour les Nombres, il retient strictement le premier mot, waydaber, « et il parla », alors que la désignation juive traditionnelle a choisi un mot plus significatif du livre : ba-midbar ou be-midbar, « dans le désert ». 

Au-delà du Pentateuque, on peut remarquer que chez Théodulfe les deux livres des Rois n’ont qu’un titre en hébreu, Malachim. Dans les bibles latines, les livres de Samuel et des Rois sont souvent appelés Regum primus, secundus, tertius, quartus : il y a pour elles 4 livres des Rois). Jérôme, lui, semble avoir été plus pédagogue sur ce point : voyez par ex. ses titres en 1S 1,1 (cf. 2S 1,1) ; 1R 1,1 (cf. 2R 1,1).  

Histoire des supports écrits des Écritures : une allusion aux temps du rouleau ?

Explicit (de explicare) garde peut-être dans son étymologie la mémoire de l'utilisation des livres antiques qui avaient la forme du rouleau (volumen), avant de se couler dans la forme moderne du codex.

  • En latin classique volumen explicare signifie « ouvrir un rouleau » ; en latin plus tardif, explĭcit, à la fin d'un livre, est probablement une abréviation de : explicitus (est liber), « le livre est complètement déroulé », ou « édité » (selon une signification secondaire d'explicare : « démêler, mettre de l'ordre, arranger, régler »). 
  • Jérôme Ep. 28,4 explique tout simplement : solemus completis opusculis ad distinctionem rei alterius sequentis medium interponere Explicit aut Feliciter aut aliquid istius modi : « Nous avons coutume, une fois les œuvres achevées, pour [les] distinguer d'autre chose qui suit, d'y interposer Explicit, ou Bonne chance, ou quelque chose de ce genre ». 

Anonyme, instruments d'écriture romaine, (fresque, 1er s. apr. J.-C.)

Pompéi, Musée archéologique national de Naples, Italie

© Domaine public→ 

De g. à dr. : calame sur son pot à encre, volumen (rouleau) de papyrus, codex (livre) sous forme de tablette de cire, et tablette en bois.

En théorie littéraire

Incipit et explicit ne sont pas seulement de vieux termes de paléographie. Ils sont couramment utilisés en théorie littéraire contemporaine, en particulier dans la science de l’analyse des récits (la « narratologie ») :

  • incipit est devenu un nom, qui désigne les premiers mots d'une œuvre ;
  • explicit (parfois orthographié excipit, en latin de cuisine !) est lui aussi employé comme nom pour désigner les dernières lignes d'une œuvre.

L'incipit et l'explicit d’une œuvre sont cruciaux pour qui cherche à la comprendre, car en début et en fin de livre leurs auteurs donnent souvent des clés d’interprétation et laissent paraître plus ou moins clairement quelles étaient leurs intentions en le composant.

Anonyme, Évangéliaire de Schuttern, détail : incipit de l'évangile de Marc, (enluminure sur velin, Schuttern (Baden), Allemagne, ca 816-825), 30 x 21,5 cm,

MS Add. 47673, Folio 71v, British Library, Londres (Royaume-Uni) © Domaine public→

Les incipits des livres bibliques devinrent des lieux privilégiés où les enlumineurs déployèrent leur art, non seulement pour marquer visuellement la séparation entre les livres par un élément surtout décoratif (comme c'est le cas ici), mais aussi, parfois, pour introduire des personnages, des thèmes ou des scènes caractéristiques du livre qui commence, l'image devenant déjà une exégèse, comme dans ... l'incipit d'un roman moderne.

2. Les didascalies 

Le traducteur antique ne se contente pas d'indiquer ainsi le début et la fin de chaque livre. Il intervient parfois au milieu, pour donner son avis sur les textes qu'il transmet. Ainsi Jérôme prend-t-il soin d'indiquer qu'il n'a pas trouvé tel ou tel passage dans les manuscrits hébreux qu'il a pu consulter, dans les milieux juif de la Palestine du 4e siècle, et de dire à partir de quelles sources il a travaillé. C'est le cas dans deux livres, Esther et Daniel :

  • Regardez à partir d'Est 10,3, en majuscules barrant toute la page, les didascalies de saint Jérôme qui présente divers épisodes très attachants du livre, qu'il n'a pas trouvés en hébreu, mais que les croyants connaissaient déjà grâce à la version grecque, et que par respect pour leur pieux usage il décide d'intégrer dans sa version latine, mais en les regroupant en fin de livre : « J'AI TRADUIT FIDÈLEMENT CE QUI SE TROUVE DANS LE TEXTE HÉBREU. MAIS CE QUI SUIT, JE L'AI TROUVÉ ÉCRIT DANS L'ÉDITION COURANTE, OÙ IL EST CONTENU EN LANGUE GRECQUE ET EN CARACTÈRES GRECS. CEPENDANT IL Y AVAIT, APRÈS LA FIN DU LIVRE, LE CHAPITRE QUI SUIT, QUE NOUS AVONS MARQUÉ SELON NOTRE COUTUME D'UN OBÈLE, C'EST-A-DIRE D'UNE PETITE BROCHE » (cf. Comparaison des versions Est 10,3).

(nota bene : Parce que notre édition numérique est fondée sur la versification massorétique, les chapitres 11 à 16 du livre d'Esther apparaissent comme des ajouts même sur le plan technologique, les numéros de chapitre et de versets étant comme ajoutés « à la main »).

  • En Daniel  un passage aussi célèbre que le fameux Cantique des trois enfants dans la fournaise reçoit le même traitement de la part de saint Jérôme : Dn 3,23 ; c'est encore le cas de la si belle histoire de Suzanne : Dn 12,13

Les interventions des transmetteurs latins des Écritures ne se sont pas limitées aux titres et aux didascalies sur le texte lui-même. On devra y ajouter des considérations sur les prologues, les sommaires, les « canons » et les listes d'interpretationes, qui finirent par être parfois intégrés au texte même de l'Écriture, au fil de leurs éditions manuscrites... 

—————————

Pour aller plus loin :

 N. M. Sarna, notice « Bible », Encyclopaedia Judaica, t. IV, Jérusalem, 1971, col. 820-821—— Chr. Ménage, « Théodulfe d’Orléans », dans Histoire littéraire de la France, t. XLII, Paris, 2002, 237-267 ——  Gilbert Dahan, La Bible latine du XIIIe siècle, à par. coll. « Patrimoines thomistes», Paris : Cerf, 2025.